Train de la colère : des usagers usés

Certains avaient prévu du saucisson, du pain et du vin (du Lot) pour ce long trajet. Une ambiance légère, comme un départ de vacances, pourtant c’est bien dans le train de la colère que la vingtaine de Lotois ont pris place à Cahors. Ils seront plus de 80 du département, renforcés par des Corréziens et autres habitants des départements traversés par la Ligne POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse). Des élus (maires de villes et villages, conseillers départementaux et régionaux), des membres des associations à l’origine du mouvement (Urgence ligne POLT et de simples usagers, sont venus manifester jusqu’à Paris leur exaspération face aux dégradations de ces lignes qu’ils jugent oubliés.

Car un autre train de la colère est parti simultanément de Clermont, amenant le contingent à 500 personnes une fois arrivé à la Capitale. Une mobilisation encourageante pour Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT.

 « Pour nous c’est un encouragement. C'est surtout le fait de démontrer à l'État et à la SNCF qu’on n'en peut plus de cette France à 2 vitesses. On est des citoyens de seconde zone, on est hors du réseau TGV et on se rend compte que pour nous, le décrochage ne fait que s'amplifier. Alors, même s’il y a des travaux de régénération, de début de modernisation, on est quand même en attente des nouvelles rames qui devaient arriver maintenant et qui ont pris 2 ans de retard. Avec un matériel qui est obsolète, des machines qui ont entre 7 et 10 millions de kilomètres et qui sont à bout. Donc c'est pour ça qu'on a des pannes. »

REÇU AU MINISTÈRE DES TRANSPORTS SANS LE MINISTRE...

Une délégation d’élu (sans les parlementaires présents) devait être reçu dans l’après-midi au ministère du Transport. Mais il était déjà établi que le ministre, Philippe Tabarot ne serait pas présent. Ce qui a eu le don d’irriter le député du Lot, Christophe Proença (PS).

« Je suis assez choqué du fait que la délégation ne soit pas reçue par le ministre. Ça, pour moi, c'est une faute politique. Une telle délégation, c'est assez exceptionnel. Elle monte pour discuter, pour voir où en sont les travaux, les prévisions qui sont faites sur l'achat des nouveaux matériels qui vont être mis en place. Et puis surtout sur le suivi de ce qui doit être fait sur cette ligne. Ne pas ne pas être reçu par le ministre, pour moi est une faute politique. »

...MAIS LA DELEGATION CLAQUE LA PORTE

Sans surprise, la réunion n’apportera pas de grande réponse ni d’avancée. Mais elle a surtout eu le don d’agacer encore un peu plus la dizaine d’élu reçues, qui a même finit par claquer la porte. Face aux réponses apportées, un sentiment que les interlocuteurs étaient déphasés, et qu’il « n’y aura pas plus que ce qui a déjà été promis » selon Jean-Noël Boisseleau.

Une grande frustration pour l’ensemble des personnes qui se sont déplacées donc, doublée d’un sentiment de mépris. Selon nos informations, la délégation aurait tourné les talons en raison de la publication d’un communiqué de Dominique Tabarot, avant même le terme du rendez-vous.

Précisons que le Ministre s’engage "à long terme pour mettre en place des actions d'amélioration de la qualité de service" sur les 2 lignes.