Publié : 27 janvier 2025 à 10h48 par Hélène Gosselin
Un chantier participatif permet de restaurer un mur en pierre sèche sur le chemin de Saint-Guilhem
Le Parc naturel régional de l'Aubrac organise des chantiers régulièrement pour faire perdurer les ouvrages et les savoir-faire
/medias/ghkOL68kap/image/IMG202501241215271737970647627.jpg)
Du côté de Banassac (Lozère), on s'est retroussés les manches ce week-end. Un chantier participatif était organisé par le Parc naturel régional de l'Aubrac pour reconstruire un mur en pierre sèche. L'occasion pour une quinzaine de membres de l'association Maisons paysannes de France d'apprendre la technique avec un artisan formateur.
C'est sur le chemin de Saint Guilhem qu'une vingtaine de personnes travaille à remonter ce mur en grès qui date sans doute de plusieurs centaines d'années.
Nicole Confolens-Chabane est déléguée départementale de Maisons paysannes de France.
"La pierre sèche, c'est vraiment, par essence même, le travail du paysan qui faisait, avec ses mains et les pierres qu'il avait sur son terrain. Les murs de séparations comme celui-là, double-face, servaient à partager les propriétaires, marquer les chemins ... Vous avez mille intérêts pour la pierre sèche. Et dans notre monde, il y a des murs en pierre sèche partout."
Mais il ne suffit pas d'empiler des pierres pour faire un mur.
Pierrot Leclerc est artisan-formateur, de l'association des Artisans bâtisseurs en pierre sèche dont l'école est à L'Espinasse.
C'est des principes vraiment spécifiques de croisement dans tous les sens, croisement interne dans l'épaisseur du mur et croisement en appareillage. Toujours croiser les joints internes et en façade. On réutilise la pierre juste à côté, ça c'est pas mal. Si on construit dans les règles de l'art, le mur ne va pas bouger pendant 300 à 500 ans.
De tels chantiers ont déjà été menés à Saint-Chély-d'Aubrac, Nasbinals et Peyre-en-Aubrac en 2024. Nicolas Leblois est chargé de mission pour le Parc naturel régional.
"Ces ouvrages participent au paysage de notre territoire de l'Aubrac. Ici, en plus, on est le long d'un chemin de grande randonnée, donc ça donne de la visibilité à l'action qui est menée. Et au-delà du rôle du mur, c'est aussi des savoir faire préservés par les artisans, de l'emploi local, de l'usage de matériaux locaux et des savoirs qui sont réalisés après chez les gens qui viennent apprendre.
Le prochain chantier pourrait bien être programmé cet été à l'occasion de la Nuit des burons.