Publié : 16 juin 2025 à 17h54 par Fabien Taccard-Blanchin
Les 50ans du régiment, Loïc Liber et la superstar Malizia : le colonel Zéni revient sur son passage au 17e RGP à Montauban
Une direction marquée par les 50 ans du 17e RGP à Montauban, le colonel Zéni s’apprête à passer le pouvoir au colonel Akil. L’occasion de faire le bilan sur son passage dans le Tarn-et-Garonne et la cité d’Ingres. Entretien.
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Tout d’abord le 17e aujourd’hui ce sont combien de soldats ?
Le 17e en 2025, c'est plus de 1000 sapeurs parachutistes, en théorie c'est 930, mais on est dans une dynamique de recrutement et de montée en puissance. Donc on est très fiers d'être au-dessus des 1000 soldats. Et l'idée c'est d'ici 2-3 ans d'arriver à 1100 qui est le l'objectif final dans le cadre de la transformation de l'armée de terre. Après, c'est 6 compagnies au total, 4 compagnies de combat, une compagnie de commandement et de logistique. Et une compagnie d'appui spécialisée qui permet de faciliter l'engagement de la brigade parachutiste dans son milieu qui est la 3e dimension.
Quelles sont les missions principales du 17e ?
Alors les missions ont évolué au fil des décennies. Dans les années 90, on était jusqu'à 2000-2010, dans du déminage et dépollution. Aujourd'hui, on est plus dans l'assistance vers nos partenaires, ce qu'on appelle le PMO, partenariat militaire opérationnel. Soit tous les partenaires qui ont besoin de monter en compétence leurs armées, on se prête au jeu en essayant de les aider le plus possible, et qu'il soit plus efficace face à leurs menaces, qu’elle soit locale, régionale, voire nationale.
Il y a moins de projections désormais ?
Alors si, il y a énormément de projections en fait. Mais avant, dans les années 90 à 2000, on parlait souvent compagnies projetées au Kosovo, en ex-Yougoslavie. Aujourd'hui, on est vraiment descendu d'un cran. Maintenant ce sont des sections, soit un volume d'une trentaine de soldats, 30 à 40 soldats. Qui partent appuyer soit les régiments d'infanterie soit autrement sur des missions bien particulières.
Et à l’étranger ?
L'année 2024, c'était l’une des années les plus chargées d'un point de vue opérationnel je crois. Sur les 2 ans, je crois qu'on a projeté plus de 800 soldats hors des frontières de la métropole. Et si on rajoute en plus tous les engagements sentinelle dans le cadre de la lutte antiterroriste sur le territoire national, je pense qu'on n'est pas loin des 1000 soldats qui ont participé. Donc on peut se dire qu'aujourd'hui tous les soldats du régiment ont fait à un moment ou à un autre, une mission sentinelle, voire été projetés à l'extérieur.
Comme théâtre il y a eu, de l’ouest vers l'est : Guyane, Martinique, Sénégal, Côte d’Ivoire, Tchad, Djibouti, Irak, Pologne et Liban.
Alors quel bilan tirez-vous de ces 2 ans ?
Ça va extrêmement vite en fait, on est vraiment dans un sprint. Entre les directives que l'on reçoit, qu'on doit décliner assez rapidement, et puis tous les projets qui sont propres à l'unité, ça fait les beaux défis en perspective. Le plus gros, je pense, c'était quand même cet anniversaire qui était attendu des Montalbanais et des anciens depuis un certain temps. Je pense qu'on a été au rendez-vous collectivement. Ce spectacle a permis à tout le monde de découvrir un peu l'histoire du régiment et son arrivée dans la ville jusqu'à aujourd'hui.
La zone scorpion également, destinée à accueillir et soutenir nos nouveaux matériels qui sont le Serval, ce véhicule sous blindage. Ça contribue pour nos jeunes à les attirer, à les fidéliser. Donc il y a une vraie dynamique générale positive. J'ai eu la chance, entre guillemets, d'avoir eu 2 ans où c'était rythmé et il y avait toujours des belles choses à faire, que ce soit d'un point de vue opérationnel, d'un point de vue infrastructure, ou du rayonnement mémoriel, on avait quand même un certain nombre d'enchaînement.
Et personnellement ?
Alors moi je suis Savoyard à la base, donc j'ai découvert Montauban en 2005. Et je le quitte en 2025 où je fais quelques allers-retours entre, mais c'est toujours un vrai plaisir de revenir. Parce que je pense que c'est vraiment une belle ville qui a qui a su grandir, se développer, ce n'est pas juste une ville dortoir. Ce n'est pas une annexe de Toulouse. C'est une ville qui a sa personnalité, avec des gens chaleureux. On y vit. Moi j'aime bien le monde rural. Donc à Montauban, c'est parfait puisqu'on est on est dans l'un des départements les plus agricoles de France. Donc c'est un vrai plaisir de de vivre à Montauban.
Et puis après j'adore ce régiment qui est si bien inséré dans sa ville. Et puis en plus j'ai eu le plaisir d’assister à la montée de de l'USM en Top 14, donc ça c'est génial ! Parce que là encore on a vu une équipe qui n’était pas forcément favorite, surtout quand on regarde ce qui se passe l'année dernière, avec un entraîneur qui a su rassembler. C'est ce qui est le plus important.
Quels sont les prochains défis pour le 17e ?
Continuer un peu à améliorer l'infrastructure, continuer sa montée en puissance pour préparer aux guerres de demain. Notamment l'utilisation des drones. Arme qui est devenue incontournable dans les conflits modernes. Nous concernant, on est plutôt sur la gamme nano-micro, après au-dessus c'est des compétences particulières et il y a vraiment des régiments spécialisés pour ça. Si vous regardez les images en Ukraine, le moindre tank le plus blindé, ne redoute qu’une chose, c’est la menace drone.
Concernant Loïc Liber, vous avez mené à bien un défi qui vous tenait à cœur ?
Effectivement et la question de comment bien intégrer nos blessés. Le dernier gros projet qu'on avait en tête, c'était de pouvoir amener Loïc Liber qui était notre blessé des attentats de 2012, à Monaco. Pouvoir lui faire revoir un peu le soleil de la Méditerranée, à défaut de la Guadeloupe. Donc c'était un gros projet. Et là je salue et je remercie infiniment toute de l'armée de terre qui pour ce blessé, qui ne demande jamais rien, a mis les moyens pour nous permettre de réaliser ce qu'on voulait faire. Et au final c'est une réussite.
Parce que Loïc se renfermait un peu aux Invalides, et je salue toute l'équipe des Invalides qui a vraiment fait un travail remarquable, et depuis, il a retrouvé la motivation, le combat pour peut-être un jour rentrer chez lui en Guadeloupe. C'est notre devoir d'entretenir nos frères d'armes. Et donc ensuite la participation au Grand Prix de Monaco, on a initié la chose et je remercie d'autres unités, notamment le GAMSTAT de Valence qui nous a vraiment filé un coup de main comme on en voit peu. Et grâce à ça, on a pu amener Loïc à Monaco. Et comme c’est un fan de Formule 1, il a pu rencontrer Charles Leclerc. Donc c'est un travail collectif et c'est un peu l'esprit du régiment. C'est le collectif avant tout.
Malizia, la Mascotte du 17e se porte toujours aussi bien ?
Oui, Malizia et son aiglier, le caporal-chef Fabien. C’est une vraie belle mascotte qu'on a plaisir à mettre en évidence lors des cérémonies. Auprès de la jeunesse, sur les journées portes ouvertes, c'est une véritable attraction, une superstar. C'est une vraie belle mascotte et on a la chance d'avoir un aiglier qui lui porte une attention remarquable. Et je pense que c'est un binôme qu'il faut saluer.