Exclusif. Municipales 2026 à Montauban : Didier Lallemand candidat soutenu par Brigitte Barèges

Son nom circulait depuis plusieurs jours sous les arcades de la place Nationale. Didier Lallemand est donc officiellement candidat aux élections municipales de Montauban (Tarn-et-Garonne). Âgé de 69 ans, cet ancien cadre de France Télécom et d'Orange a piloté durant dix-sept ans la ville préfecture du Tarn-et-Garonne en tant que directeur général des services auprès de Brigitte Barèges. Rendue inéligible jusqu'en juillet 2026, celle qu'on surnomme "la patronne" a désigné ce proche parmi les proches pour conduire une liste dont les noms seront dévoilés ce vendredi 12 décembre à 19h au complexe Marie-Louise de Montauban.

"À l'origine je devais figurer sur sa liste"

Didier Lallemand, peu de gens vous connaissent. Pourriez-vous présenter ?

Effectivement, entre 2003 et 2020, j'ai eu le plaisir d'accompagner Brigitte Barèges puisque j'étais le directeur général des services de la ville et de l'agglomération. Pendant dix-sept ans, on a travaillé ensemble et on a réalisé l'ensemble des projets que tous les Montalbanais connaissent. Si on remonte un petit peu avant, j'ai fait l'essentiel de ma carrière en entreprise chez Orange, France Télécom, en France, à l'étranger et dans les territoires d'outre-mer. 

Qu'est-ce qui vous pousse aujourd'hui à vous présenter à cette élection municipale ? 

À l'origine, Brigitte Barèges s'était rapprochée de moi et je devais figurer sur sa liste. Il s'avère comme vous le savez que Brigitte Barèges a été empêchée de se présenter à ces futures élections. Elle m'a donc proposé de prendre la tête de la liste, ce que j'ai fait. Je le fais avec enthousiasme même si je sais que le challenge sera difficile à relever. Mais je ne suis pas inquiet parce que j'aurai derrière moi une équipe. Et on continuera à porter ce territoire et à le développer comme on l'a fait pendant vingt ans ensemble. 

Ça veut dire que vous assumez pleinement le bilan de ces vingt-quatre dernières années ? 

Non seulement je porte ce bilan mais je remercie Brigitte Barèges qui me l'a, j'ai envie de dire, offert. À ce titre-là, je me considère et je me considérerai tout au long de la campagne comme légitime à porter ce bilan. 

"Si les municipales devaient se passer après le 11 juillet, je lui redonnerais les clés de la campagne"

Quand Brigitte Barèges ne sera plus inéligible en juillet prochain, allez-vous démissionner en bloc pour convoquer une nouvelle élection et lui laisser la place ? 

C'est un sujet qu'on a évoqué ensemble. Nous allons nous présenter au suffrage universel et si on a le bonheur d'être élu par les Montalbanais, j'estime que ça ne serait pas correct de leur dire trois mois après que finalement on arrête tout et on recommence. Je pense aussi que le climat politique n'est pas forcément très enclin à ce genre de chose. Par contre, vous savez aussi bien que moi qu'au niveau national, on vit une époque un petit peu troublée. Encore aujourd'hui, les élections municipales peuvent aussi changer de date, même si ce n'est plus trop d'actualité. Par contre, si les municipales devaient se passer après le 11 juillet, je lui redonnerais les clés de la campagne et je l'aiderais du mieux que je pourrais. 

Brigitte Barèges a rejoint l'UDR et reçoit le soutien du RN. Où vous situez-vous politiquement ? 

Les vingt ans passés avec Brigitte Barèges me font dire que nous partageons les mêmes idées et les mêmes valeurs. La liste que nous allons présenter ce vendredi soir est une liste plurielle. Vous avez des gens de l'UDR, des LR, des gens du Rassemblement National et de Reconquête. On va porter un projet. Les étiquettes, chacun les garde. Au niveau local, ce n'est pas forcément l'étiquette qui importe. C'est le projet et l'enthousiasme. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a choisi comme slogan celui que portait Brigitte Barèges lors de sa première campagne en 2001 "Mon parti Montauban". Ça résume très bien l'objectif et ce qu'on veut montrer aux gens. L'important, c'est le territoire. La campagne nationale, elle viendra en son temps. Aujourd'hui on est sur Montauban et moi, 100% de ma pensée va à ce territoire. 

"Je ne suis pas une marionnette"

Si vous êtes élu, quels seront vos chantiers prioritaires ? 

On va axer la campagne sur trois thèmes qui se déclinent en trois lettres : S.P.P. "S" pour "Sécurité", car c'est un marqueur du territoire depuis vingt-quatre ans. C'est une attente des Montalbanais comme de tous les Français. C'est ce qui permet aux gens de vivre sereinement leur quotidien. Donc c'est vraiment un axe fort. C'est un combat qui n'est jamais gagné. Le "P" c'est pour "Proximité". Je pense qu'on vit dans une société de plus en plus âpre, difficile, où vous avez des gens qui sont en difficulté. On a donc identifié l'ensemble des colistiers qui auront en charge un quartier. Il faut que chaque Montalbanais, quand il a une question ou une difficulté, ait le réflexe d'aller voir ces femmes et ces hommes pour lui expliquer sa problématique. Nous essaierons de résoudre ses problèmes et de l'aider à avancer dans la limite de nos compétences. Le troisième "P" c'est pour "Projet".  On a la poursuite du boulevard d'Occitanie, on a à desservir une gare LGV et un nouvel hôpital en l'espace de six ans. C'est une gageure. On a l'extension de la troisième phase du stade de Sapiac, la création d'une crèche. Je vais me limiter un peu parce que je n'ai pas forcément envie que nos concurrents puissent s'inspirer de nos idées...  

Avec un endettement en hausse, aurez-vous les moyens de vos ambitions ? 

Je vous réponds clairement, oui. Il y a une petite musique qui circule un peu sur Montauban aujourd'hui en disant que la ville ou l'agglomération serait très endettée. J'ai été directeur général des services durant dix-sept ans, donc je pense que je connais bien les rouages de la ville et de l'agglo. Nous avons les moyens de nos ambitions. En fait, je suis presque plus inquiet par le temps qui passe que par l'argent. Le temps des projets est de plus en plus long avec de plus en plus de normes, de règles. Je suis plus inquiet par le calendrier que par le fait que nous aurons les moyens de financer ces projets. 

Vous avez longtemps été dans l'ombre de Brigitte Barèges. Êtes-vous sa marionnette ? 

Les gens qui me connaissent un peu, et Brigitte Barèges vous le confirmerait, je ne suis pas vraiment une marionnette. Si nous sommes restés ensemble pendant dix-sept ans, c'est parce que nous avons créé une relation de confiance. Je crois que je parlais "le Brigitte Barèges" dans ma tête et peut-être qu'elle parlait "le Didier Lallemand" mais en tout cas non, je ne serai pas une marionnette. Elle peut être rassurée puisqu'elle me transmet quand même son bilan et son action pendant vingt-cinq ans sur ce territoire. Je continuerai de la même façon pour poursuivre les projets. Et puis surtout, je ne suis pas tout seul. J'ai une équipe derrière moi composée de cinquante colistiers. Je connais bien les arcanes de la collectivité et je connais bien les gens qui la composent donc je ne suis pas très inquiet là-dessus.  

📍Selon nos informations, Brigitte Barèges a été choisie comme directrice de campagne de Didier Lallemand. Si ce dernier est élu, l'ancienne maire de Montauban ne postulera pas au poste de directrice de cabinet ni de directrice générale des services.