Publié : 13 mai 2025 à 11h47 par Fabien Taccard-Blanchin
J.Abeilhou : « des attaches avec Montauban, le Tarn-et-Garonne et mon village d’enfance Reyniès »
Alors qu’il vient de commenter son dernier match international (Angleterre France du Tournoi des Six Nations féminin), le Tarn-et-Garonnais Jean Abeilhou s’apprête à dire adieu à l’écran après plus de 30 ans à France Télévision. Avec en point d’orgue la finale du championnat de France féminin le 31 mai, et son émission de toujours Rencontres à XV. Et il n’a pas attendu cette date pour revenir sur ses terres.
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Vous êtes né à Montauban, quel lien vous entretenez avec la cité d’Ingres et le Tarn-et-Garonne ?
J'ai encore déjeuné il y a quelques jours à Montauban, au restaurant de l'hippodrome. Mon village d’enfance c’est Reyniès, et le maire de Reyniès c’est mon frère de cœur, mon meilleur ami, Claude Vigouroux. Donc j’y reviens régulièrement, même si j’ai vendu la maison de mes parents, mais je vais souvent au cimetière sur la tombe de mes parents, je vais aussi à Reyniès parce que c’est mon village de cœur. J’aime bien y aller parce que j’ai encore des attaches et des connaissances.
Et puis Montauban, c'est ma ville natale donc je suis très attaché à cette ville et j'ai toujours des contacts, beaucoup d’amis. Je pense même y revenir au mois de juin, pour le Ladies Open de golf, où je participe régulièrement. J’ai toujours des attaches et des liens avec Montauban, le Tarn-et-Garonne et mon village d’enfance Reyniès.
Vous commentez depuis le début des années 90, vous avez une idée du nombre de match commenté ?
J'ai intégré FranceTtélévision via France 3 à Toulouse au mois d'avril 1991, parce que c'est là qu'a débuté le premier numéro de Rencontres à XV, l'émission qui continue encore aujourd'hui. Je les ai tous fait jusqu'à aujourd'hui, jusqu'au 5 juillet pour ma dernière, ce sera la 1336e.
Après les commentaires de matches sont venus un peu plus tard, on avait commenté un peu en région et j'ai surtout commencé sur les matches du tournoi en 1997-98. Après le nombre de matchs, honnêtement j'ai gardé pratiquement toutes mes fiches, mais je suis incapable de dire le nombre exact. Mais entre la Pro D2, le tournoi la Coupe d'Europe, les et le 7 j'ai dû en faire un certain nombre. 1000 je ne crois pas mais je ne dois pas en être loin.
Il y a-t-il un ou plusieurs matches qui vous ont particulièrement marqué ?
C'est difficile d'en sortir un. Mais aujourd'hui je dirais que j'ai été fortement marqué et impacté par la médaille d'or de l'équipe de France à 7 lors des derniers Jeux olympiques que j'ai commentés. Donc là c'était très, très fort. Cette médaille d'or en plus, c'était la première médaille d'or de l'équipe de France dans les JO à Paris.
Après j'ai un souvenir, c'est une victoire de l'équipe de France en Irlande, c'était à Croke Park (en 2007, ndlr). C'est le fameux essai de Vincent Clerc où l'équipe de France est menée de 4 points et que sur l'engagement on dit « c'est encore possible ». Et donc effectivement les Français après une pénalité de O’Gara effectuent la remise en jeu, récupèrent le ballon et il y a de suite l’essai de Vincent Clerc. Là je commentais avec Fabien Galthié à cette époque.
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Et après j'ai des souvenirs de l'Angleterre Écosse du Tournoi masculin (2019) où les Anglais mènent de 30 ou 35 points à la mi-temps (31-0, ndlr) et les Écossais en 2e mi-temps reviennent et ça se finit par un match nul (38-38, les Écossais infligent un 38-0 aux Anglais avant un dernier essai de Ford, ndlr). C'était un match extraordinaire que j’ai commenté avec Sylvain Marconnet.
Il y a aussi le seul match que l'équipe de France a joué aux Samoa, en 1999. Ça c'est le dépaysement total. (victoire 39-22 de la France, ndlr).
Et après forcément ce sont les matchs avec l'équipe de France féminine, les victoires contre l'Angleterre 2018, 2014, 2016. Ou les victoires contre la Nouvelle-Zélande notamment. Le match à Grenoble, alors que les Françaises, lors de la tournée d'automne avaient perdu le premier test à Toulon et ensuite elles battent les Néo-zélandaises auréolées de leur titre de championne du monde.
Enfin forcément le dernier match des Bleues à Twickenham, il m’a beaucoup marqué (défaite 43-42 des Françaises après avoir été menées 31-7).
Forcément ce match, le dernier international que vous commentez, aurait pu être encore plus mémorable par son scénario !
Oui parce que déjà le vendredi j'ai eu la belle surprise les filles m'ont offert un maillot à mon nom avec le numéro 6 parce que je suis né le 6 juin. Donc c'est un chiffre qui me tient à cœur. Et j'ai été très surpris, elles sont mises en rond comme souvent à la fin de l'entraînement. Et puis on m'a dit, tiens, il faut aller dans le cercle. Bon là j'ai compris qu'il allait se passer quelque chose. C’est Gaëlle Mignot (sélectionneur-entraîneur du XV de France Féminin, ndlr) qui a pris la parole. Donc ça m'a marqué évidemment.
Et puis après le scénario du match où elles sont menées 31 à 7. Bon déjà Twickenham, je le dis souvent c'est le temple du rugby anglais, c'est quand même un stade mythique. Donc elle sont menées 31 à 7, et on se regarde avec Marie Sempéré qui commente avec moi, et on se dit « ouh ça va être long ». Et puis après elles reviennent à 10 points en marquant 2 essais à la fin de la première période. Et la 2e période est fabuleuse, puisqu'elles viennent mourir à un point en marquant des essais, en tenant le ballon en jouant un peu dans le désordre et en faisant véritablement douter les Anglaises.
Donc effectivement, ça aurait pu être encore plus mémorable si elles avaient gagné, mais bon le scénario du match fait qu'on a vécu quand même un très, très beau match qui restera gravé dans au fond de moi.