Publié : 20 mai 2025 à 21h10 par Johan Gesrel

Intempéries en Tarn-et-Garonne. "Si je tombe je me noie" : un couple piégé dans sa maison

Les pluies diluviennes dans la nuit du lundi 19 mai ont laissé des séquelles dans tout le Tarn-et-Garonne. Les débordements et les inondations ont touché les habitants dont certains ont tout perdu en l'espace de quelques heures.

Marie Esther Magnetto et Jean-Luc Mazeau sont restés perchés sur leur canapé coincés par les eaux.
Marie Esther Magnetto et Jean-Luc Mazeau sont restés perchés sur leur canapé coincés par les eaux.
Crédit : Johan GESREL

De violents orages sont intervenus dans la nuit des 19 et 20 mai sur le département de Tarn-et-Garonne, accompagnés d’importantes chutes de pluies atteignant près de 180 millimètres sur certains secteurs, parfois chargées de grêle. Ce mardi matin, le village de l’Honor-de-Cos se réveille sonné par une nuit d'effroi. Plusieurs routes sont éventrées. Trois ponts ont été emportés notamment dans le secteur où s'écoule le Gesse, un affluent de l'Aveyron. Ce paisible ruisseau s'est transformé en torrent inarrêtable en l'espace de deux heures.

"On a grimpé sur le canapé qui flottait pendant une heure"

Désormais la station d'épuration est hors service. Un hameau de 50 personnes s'est retrouvé coupé du monde. Des animaux ont également disparu : des moutons, des poneys. Certains habitants se souviendront tout leur vie de cette nuit d'horreur à l'image de Jean-Luc Mazeau et Marie-Esther Magnetto. Lundi soir, leur petite maison située route de Molières s'est retrouvée emprisonnée par les eaux montantes du ruisseau. Dans leur habitation : l'eau s'est infiltrée partout au point de monter jusqu'à 1 mètre 60. Ils témoignent au micro de TOTEM :

Jean-Luc Mazeau : 

"Le ruisseau et l'Aveyron sont montés et ça a formé un entonnoir et tout est arrivé sur nous. On était bloqué dans la maison avec nos deux chiens qu'on a réussi à sauver. C'est une maison de plain pied, impossible de monter à l'étage. Les portes étaient bloquées par le courant. On a grimpé sur le canapé qui flottait pendant une heure."

Marie-Esther Magnetto :

"Je restais accrochée au meuble pour ne pas me noyer. Si je tombe je me noie. On a entendu des gens qui passaient près de la maison et on a commencé à crier à l'aide, au secours. Ils sont passés par le toit et ils nous ont sauvés."

Ce mardi, Marie-Esther et Jean-Luc ont été rejoints par leurs enfants pour tenter de déplacer des meubles et faire un premier nettoyage. Au sol, de la vaisselle côtoie des DVD pleins de boue. Sur la tâpisserie de la salle à manger, un trait noir continu témoigne de la hauteur de l'eau. Commence pour eux le temps des assurances, des indemnisations et d'une éventuelle reconstruction après ce traumatisme.