Publié : 24 juillet 2025 à 10h15 par Romain Rouquette

Ça vaut le détour : Les Templiers dans le Cantal

Tous les jours de l'été, l'historien et écrivain aveyronnais, Daniel Crozes vous emmène en balade à la découverte des petites et grandes histoires qui font la richesse de nos régions. Aujourd'hui, il vous guide sur les traces du trésor in-trouvé jusqu'à présent des templiers dans le Cantal

église de Salers

Les Templiers fascinent toujours même si l’ordre a été dissous il y a sept siècles ! On continue à chercher leur trésor mais personne ne l’a jamais trouvé. Nous vous emmenons, aujourd’hui, en Haute-Auvergne dans le Cantal où ils étaient présents au Moyen Age : au Nord-Est à Celles, au Nord-Ouest à Ydes et au Sud-Ouest à Carlat.

 

A défaut d’un trésor ou de pièces d’or, que peut-on découvrir dans ces localités templières ?

 

Une architecture bien particulière. La forteresse de Celles est un bâtiment rectangulaire, flanqué de quatre tours : trois carrées, une ronde. Une église romane, dédiée à saint Illide, y a été incorporée. Elle se distingue par de très beaux chapiteaux qui représentent des feuilles d’acanthe, des volutes et des palmettes. Plus intéressante est l’église Saint-Georges à Ydes construite au XIIe siècle autour de 1176. Son porche qui est composé d’une double porte ouverte sur l’Orient, en est l’une des pièces maîtresses puisqu’il comporte une archivolte décorée des signes du zodiaque, ce qui est rarissime. On peut y remarquer le verseau, le capricorne, le sagittaire, le cancer, le gémeaux, le taureau, le bélier. Ces signes sont précédés par un montreur d’ours, un renard, un coq, une femme, même un cavalier. On observera que le matériau employé pour les parties anciennes – l’édifice a été en partie remanié au XVIIe siècle – est le tuf dont les tons vont de l’ocre doré au marron. Cette pierre volcanique était l’une des plus utilisées au Moyen Age dans la Haute-Auvergne.

 

Rejoignons maintenant Carlat, dans la région de Vic-sur-Cère, et étonnons-nous de n’apercevoir qu’un simple rocher. Pourquoi

 

La forteresse a été détruiite en 1603 à la demande d’Henri IV et on éprouve quelques difficultés, aujourd’hui, à l’imaginer à l’époque templière tellement ce plateau basaltique est totalement dénudé ! La commanderie templière de Carlat avait été fondée par le comte de Barcelone, Raymond-Béranger III, au XIIe siècle, mais avec une motivation plus temporelle que spirituelle. C’était, avant tout, pour la défense de ses possessions les plus éloignées de Catalogne. Les fouilles ont démontré qu’il y avait une enceinte fortifiée et plusieurs bâtiments à l’intérieur : la résidence des vicomtes, la résidence du gouverneur, un couvent de religieuses, une église, la commanderie. Même s’il n’y a plus de vestiges des Templiers, le Rocher de Carlat n’en mérite pas moins le détour.

 

Situation identique à Murat. Plus aucun vestige templier ! Mais le passage mérite également le détour.

 

Les Templiers étaient présents au Moyen Age à Murat comme à celles de Carlat et Ydes même s’il n’y avait pas de commanderie. On les retrouvait dans l’ancien ermitage Saint-Gal, ils possédaient une chapelle au XIIIe siècle ainsi qu’une maladrerie pour les lépreux qui dépendait de la commanderie de Montferrand. Même sans vestige templier, le patrimoine de Murat n’est pas moins intéressant avec son église gothique de Notre-Dame-des-Oliviers, ses demeures de la Renaissance qui ont été bien conservées ou restaurées comme la Maison du médecin du Roy (XVIe siècle), l’ancienne maison des consuls (XVe siècle) ou la Maison Hurgon. Une particularité qui ne vous échappera pas si vous êtes un amateur d’art : Murat possède une Vierge Noire et une Vierge à l’Enfant blanche. La première est exposée dans l’église mais c’est une réplique puisque l’ancienne a été dérobée en 1983. La deuxième couronne la neck volcanique de Bonnevie qui domine Murat. Le château des vicomtes de Murat s’y dressait autrefois.

 

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