Publié : 18 août 2025 à 10h15 par Romain Rouquette
Ça vaut le détour : La limousine
Tous les jours de l'été, l'historien et écrivain aveyronnais, Daniel Crozes vous emmène en balade à la découverte des petites et grandes histoires qui font la richesse de nos régions. Aujourd'hui, il part en Corrèze à vos côtés pour vous raconter l'histoire de cette célèbre vache tirant sa nomination de son lieu d'origine : Le Limousin.
/t:r(unknown)/fit-in/1100x2000/filters:format(webp)/medias/ghkOL68kap/image/AdobeStock_2303219071750928602386.jpg)
Aujourd’hui, destination la Corrèze et le Limousin en compagnie d’une limousine. Pas une superbe voiture ! Mais une princesse des pâturages à la robe rousse avec ses auréoles plus claires autour du mufle et des yeux. Si son berceau se trouve dans la Haute-Vienne, concrétisé aujourd’hui par la station de sélection de Lanaud près de Limoges, la limousine est très présente dans la Corrèze et dans les départements limitrophes.
Depuis quand est-elle reconnue ?
Depuis plusieurs siècles ! Au XVIIIe siècle, le célèbre Turgot qui a été intendant de la province du Limousin la recommandait pour son engraissement alors qu’elle était employée également pour les charrois. Au XIXe siècle, comme ailleurs dans le Massif Central, on s’appliqua à améliorer la race en multipliant des croisements avec l’agenaise, la charolaise, la durham et même sa voisine, la salers. Les résultats s’avérant décevants, comme ailleurs, on procéda à la sélection naturelle d’où la création en 1886 d’un herd-book – le livre généalogique de la race –, l’organisation de concours par la société d’agriculture de Limoges, de comices départementaux et cantonaux pour provoquer l’émulation entre les éleveurs. Grâce à des progrès génétiques et à l’amélioration des moyens de transport en direction de la capitale et des autres villes de France par le train, le Limousin s’inscrivait déjà dans ce qu’on l’appelle à l’époque « la France de la viande », fournissant les centres urbains dont Paris.
Comment la limousine évolua-t-elle ensuite ?
Avant la Grande Guerre et après l’armistice de 1918, elle connut une période d’expansion depuis son berceau de la Haute-Vienne en direction de la Corrèze, de la Dordogne ou des Charentes.
Puis elle rencontra des difficultés au moment de la révolution silencieuse des campagnes des années 1950 et 1960 lorsque des agronomes proposèrent de la fusionner avec la Blonde d’Aquitaine, l’Agenaise et la Lourdaise. Les éleveurs résistèrent et gagnèrent. En 1996, on ne dénombrait pas moins de 1,5 million d’animaux dans le monde tandis qu’elle était appréciée aux Etats-Unis où elle engendra grâce à son croisement avec un zébu Brahman la Brahmousin. Sa qualité est reconnue en France avec un label rouge identifié par la marque Blason prestige : veau fermier du Limousin, Limousin junior et bœuf du Limousin. On retrouve la limousine dans 80 pays du monde de l’Europe à la Nouvelle-Zélande, à l’Amérique du Nord et du Sud...
Et elle est très présente dans l’Aveyron où elle dépasse même la vache d’Aubrac.
Oui. C’est surprenant mais une réalité. Elle représente 43 % des effectifs de races à viande contre 41 % à l’aubrac et totalise 65 000 animaux. Les exploitants de l’Aveyron l’apprécient pour ses facilités d’adaptation aux pâturages ; ils l’emploient majoritairement pour la production du veau d’Aveyron et du Ségala, des broutards qui sont expédiés en Italie. Auréolée de sa place d’honneur pour Oupette au salon de l’agriculture 2025 à Paris, elle pavoisera à Baraqueville les 12, 13 et 14 septembre pour le concours national de la race que le département n’a pas accueilli depuis 2002. C’est un événement qui regroupe chaque année plus de 400 éleveurs de toute la France et parmi les meilleurs, et qui rassemble 30 000 visteurs comme à La Souterraine, dans la Creuse, en 2024 ou à Limoges en 2023. Déjà, les 17-18 août 2024, le concours interdépartemental (Aveyron, Lot, Cantal) avait été organisé dans le fief historique de la Salers et de l’Aubrac à Mur-de-Barrez avec 150 animaux exposés. La limousine apparaît comme une conquérante : l’intendant Turgot applaudirait !
ECOUTEZ DANIEL CROZES POUR SON DETOUR DU JOUR
/t:r(unknown)/fit-in/300x2000/filters:format(webp)/filters:quality(100)/radios/totem/images/logo_7Wsh76Ykog.png)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/ghkOL68kap/image/AdobeStock_8917006491750929710380-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/ghkOL68kap/image/AdobeStock_9097971841750929171955-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/ghkOL68kap/image/AdobeStock_486826581750950488819-format1by1.jpg)
/t:r(unknown)/fit-in/400x400/filters:format(webp)/medias/ghkOL68kap/image/AdobeStock_3849977201750926208528-format1by1.jpg)