Ça vaut le détour : La bourgade d’Auvillar

Pour notre balade estivale, nous nous arrêtons aujourd’hui dans la bourgade médiévale d’Auvillar, en Tarn-et-Garonne, où l’Histoire est bien présente. Une architecture et un patrimoine de bastide, un ancien port et ses anciens quais, les souvenirs de la navigation sur la Garonne, le Musée du Vieil Auvillar où on découvre des faïences renommées.

 

Et une position escarpée qui est essentielle !

 

C’est cette position escarpée au-dessus de la Garonne qui, dès le haut Moyen Age, confère de l’importance à Auvillar parce qu’elle permet l’édification d’un château fortifié et contribue à sa défense. On en comprend bien mieux l’intérêt, aujourd’hui, lorsqu’on accède à la promenade du Château, un superbe belvédère surplombant la Garonne, depuis laquelle un grandiose panorama apparaît avec les coteaux du Quercy et les cheminées de la centrale de Golfech qui sont moins esthétiques. Au XI^e siècle, le château appartenait à la famille d’Auvillar dont les origines sont à rechercher dans la maison des puissants ducs de Gascogne qui possédaient la Lomagne. La situation n’empêcha pas la localité de bénéficier au XII^e siècle d’une charte de coutumes, comme nombre de bastides du Sud-Ouest. Le XVIII^e siècle y a été le synonyme de prospérité – la plus marquante de son histoire – grâce à ses activités autour de la Garonne et deux industries : la fabrication de plumes d’oie à écrire et de faïences qui sont exportées par bateau en direction de Bordeaux et au-delà.

 

Cette histoire explique la présence d’un patrimoine intéressant.

 

Oui ! On remarquera, en premier, sa place qui est triangulaire et ceinturée de demeures anciennes à colombages. Elle possède une halle curieuse au plan circulaire, reconstruite en 1828. Au centre, dominant la toiture soutenue par des colonnes toscanes, une tour avec des mesures à grains. L’église Saint-Pierre témoigne par ses dimensions de l’importance d’Auvillar : 43 mètres de longueur ! De l’époque romane ne susbiste que l’absidiole. Reconstruite en partie après la Guerre de Cent Ans, elle a été endommagée ensuite par les guerres de religion. Un autre monument mérite l’attention à un kilomètre de la bastide, au Port. C’est la chapelle des Mariniers du XVI^e siècle, Sainte-Catherine-du-Port, qui est un témoignage de la grande époque de la navigation sur la Garonne.

 

Le Moyen Age est l’époque des troubadours dans le Midi de la France et Auvillar en a eu un célèbre.

 

Il s’appelait Marcabrun d’Auvillar, fils d’une pauvre femme qui se nommait Marcabruna. Chassé de sa maison par un homme fortuné il avait été recueilli par le seigneur d’Auvillar, Aldric, grâce auquel il bénéficia d’une excellente éducation. Et il s’illustra dans la poésie ! Son activité littéraire s’échelonna sur une vingtaine d’années, entre 1129 et 1150. Attaché à Aliénor d’Aquitaine, il accepta de la suivre à la cour du roi de France, donc dans un pays de langue d’oïl alors qu’il était poète de langue d’oc. N’appréciant guère l’ambiance qui y régnait, il regagna le Midi de la France, rejoignit l’Espagne puis se rapprocha d’Alphonse VII de Castille. Participa-t-il, à ce moment-là, à la Reconquista espagnole contre les Maures ? Peut-être, comme le laisseraient entendre ses chansons aux intonnations guerrières... Une certitude, toutefois : l’œuvre de Marcabrun d’Auvillar entremêla très souvent des passages crus à des couplets de tendresse.

 

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