Publié : 11 juillet 2025 à 12h18 par Fabien Taccard-Blanchin
Brigitte Barèges contrainte de démissionner de son poste de députée : le Conseil constitutionnel invalide ses comptes de campagne
Le Conseil constitutionnel a décidé de déclarer inéligible pour 1 an, 3 députés en raison d'irrégularités dans leurs comptes de campagne. Parmi eux, se trouve la députée de la 1ère circonscription de Tarn-et-Garonne, Brigitte Barèges. Les municipales en ligne de mire s’éloignent donc de fait.
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Un coup de tonnerre politique dans le Tarn-et-Garonne. Brigitte Barèges a été déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel, en raison d’irrégularité dans ses comptes de campagne, lors des élections législatives anticipées en 2024. Conséquences, elle perd son siège à l’Assemblée Nationale avec ce statut de « démissionnaire d’office ».
L’ancienne maire de Montauban a été épinglée pour avoir facturé la participation à sa campagne de deux collaborateurs de son cabinet à la mairie de la ville, alors qu'elle en était la maire.
« C’est manifestement une décision politique, car cette décision n’a rien de juridique, elle est contraire à tous les principes. Et notamment le dernier qui avait été mis en exergue par le Conseil constitutionnel, dans une affaire concernant un élu mahorais, c’est-à-dire respecter le principe du choix de l’électeur, le principe du mandat. En décidant ainsi, le Conseil constitutionnel prive les électeurs de la 1ère circonscription de Tarn-et-Garonne de leur choix, de me préférer à Mme Valérie Rabault, qui est manifestement à la manœuvre, et prive aussi peut-être les Montalbanais de me réélire en 2026 comme maire de Montauban. »
Brigitte Barèges
« Vous ne m’abattrez pas »
Au mois de mars, la députée UDR (Union des droites pour la République) de la 1ère circonscription de Tarn-et-Garonne, se défendait de tout dépassement, et évoquait tout au plus « une maladresse ». Une opinion que ne partage pas le Conseil constitutionnel, dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours selon l’article 62 de la Constitution : « Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ».
La durée d’inéligibilité prononcée, 1 an, empêche de fait une campagne pour les prochaines municipales, prévues en mars 2026. Brigitte Barèges, élue maire de Montauban depuis 2001, visait potentiellement un 5e mandat après avoir laissé son poste à sa 1ère adjointe, Marie-Claude Berly, en juillet 2025 et son élection en tant que députée.
« Je n’ai pas de honte dans cette affaire. Dans mes comptes de campagne on m’a reproché d’avoir remboursé à la mairie de Montauban, une facture de 1.400 euros pour deux collaborateurs. Tout simplement pour pouvoir pallier au fait que peut-être, à un moment ou à un autre, alors qu’ils n’étaient pas en congés ils auraient pu, et c’était tout à fait virtuel, participer à ma campagne électorale. C’est au fond une sanction pour un excès de zêle, pour en avoir trop fait, pour avoir voulu être plus que transparente. »
« Une arme politique, aux mains de la Macronie »
La loi prévoit donc de nouvelles élections législatives anticipées pour les circonscriptions concernées, 1 ans après une élection non prévue, et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron.
Les deux autres députés concernés par cette décision du Conseil constitutionnel, sont les député EPR Jean Laussucq (député de Paris) et Stéphane Vojetta (éputé pour les Français établis hors de France).
Il est reproché à Jean Laussucq d'avoir réglé "des dépenses de campagne au moyen de son compte bancaire personnel" et d'avoir laissé des tiers régler "directement une part significative des dépenses exposées pour sa campagne électorale" de 2024.
Concernant Stéphane Vojetta, élu dans une circonscription comprenant notamment l'Espagne et le Portugal, il lui est reproché d'avoir réglé "irrégulièrement" une "part substantielle des dépenses engagées", durant sa campagne, notamment des "frais de transport".