Publié : 27 janvier 2025 à 18h02 par Simon Depuydt

80 ans de la libération d'Auschwitz : l'Aveyron se souvient de ses juifs déportés

Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau était libéré par l’Armée Rouge. Ce lundi, une série de commémorations ont eu lieu partout dans le monde, et en Aveyron.

27 juifs d'Espalion ou des alentours ont été déportés entre 1942 et 1944
27 juifs d'Espalion ou des alentours ont été déportés entre 1942 et 1944
Crédit : Simon DEPUYDT - TOTEM

Le 27 janvier 1945, le monde découvrait l'horreur des camps de concentration. Ce lundi 27 janvier marque les 80 ans de la libération du plus connu d’entre eux, celui d’Auschwitz-Birkenau, où les nazis ont tué plus d’1 million de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

En Aveyron, une plaque a été inaugurée à Espalion, elle porte le nom de 27 juifs de la commune, déportés entre 1942 et 1944. Simon Massbaum est le président de l'association pour la mémoire des déportés Juifs de l’Aveyron.

 

Il y a eu 19 hommes, 7 femmes et 1 adolescent arrêtés à Espalion, avant d'être déportés. Victor Topeza s'est fait arrêter avec sa maman, il était converti au catholicisme, et il a eu une chance incroyable. Il a fait partie des Juifs qui, avant d'arriver à Auschwitz, étaient sélectionnés pour le travail. À lui tout seul, en 1944 et 1945, il aura été dans 14 camps. Je dis "camps" par pudeur, c'était des bagnes en réalité. Et c'est un miracle, il y a survécu.

 

Des collégiens étaient conviés à cette cérémonie officielle à la mairie d'Espalion. Simon Massbaum le souligne, il est crucial de ne jamais oublier ces crimes contre l’humanité, alors qu’il reste de moins en moins de survivants des camps de concentration.

 

Ils sont la certitude pour tous que ça a existé. Quand ils vont disparaître, leur présence aura disparu, et cette porte entrouverte peut générer un doute. Aujourd'hui, aucune personnalité n'oserait directement revenir dessus, d'abord parce que c'est illégal, et que les négationnistes anciens n'existent plus. Mais, quelques fois, on entend par des allusions une espèce de musique sombre qui aurait tendance à banaliser ou à relativiser la Shoah. Et pour moi, c'est pire, c'est pour ça que je continuerai le travail de mémoire jusqu'à mon dernier souffle.

 

Ce travail de mémoire, Simon Massbaum l'a écrit dans un livre, Aveyron - Drancy - Auschwitz (1940-1944), dans lequel il raconte les parcours individuels, par communes, des 391 juifs déportés ayant vécu en Aveyron.