29 juin 2023 à 8h16 par Fanny Paul

Un employé des papeteries de Condat se suicide

Alors que l’usine se prépare à un plan social, un des cuisiniers de la cantine de l'usine située au Lardin Saint-Lazare à mis fin à ses jours.

Info TOTEM 2
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Crédit : TOTEM

La présentation du plan de sauvegarde de l'emploi des papeteries Condat, plus gros employeur privé de Dordogne qui pourrait supprimer la moitié de ses postes, a été reportée après le suicide d'un salarié d'un sous-traitant, a-t-on appris mercredi auprès d'un syndicat et de la direction.

"On est sous le choc", a indiqué Patricia Canto, secrétaire FO au sein du comité d'entreprise. "Ce sont des élus du CSE (comité social et économique) qui sont allés chez lui, ne le voyant pas embaucher dans la matinée", a ajouté la syndicaliste, sans donner plus de détails.

Dans un communiqué, la direction écrit avoir "appris avec beaucoup de tristesse le décès d'un cuisinier de la cantine de l'usine, qui, bien que n'étant pas un employé de la société, côtoyait au quotidien des salariés". "La direction et les employés de Condat souhaitent exprimer leurs condoléances et toute leur sympathie à la famille et aux amis du défunt" ajoute l'entreprise qui a "décidé de reporter à la seconde semaine du mois de juillet la première réunion du CSE".

La direction devait présenter jeudi aux syndicats et à l'Etat le plan de sauvegarde de l'emploi, qui pourrait supprimer 187 des 400 emplois de l'usine de Lardin-Saint-Lazare (Dordogne), selon plusieurs sources syndicales. Le groupe espagnol Lecta, propriétaire de l'entreprise installée sur les bord de la Vézère, a annoncé le 20 juin, dans un communiqué, "un projet de cessation de l'activité de la ligne 4 de cette usine qui produit du papier couché deux faces, en raison de la forte baisse du marché des papiers graphiques".

La société prévoit de "concentrer le savoir-faire et les ressources de l'usine de Condat sur la ligne 8 dédiée à la production de papiers spéciaux, glassine et papier couché une face", précise cette filiale créée à partir du rapprochement des sociétés Torraspapel (Espagne), Garda Cartiere (Italie) et Condat.

Cette ligne 8 avait fait l'objet en 2020 d'un investissement de 82 millions d'euros, dont 63 de Lecta et 19 prêtés par la région Nouvelle-Aquitaine pour conduire sa reconversion. Les comptes de l'entreprise plongeaient alors dans le rouge, victime du déclin de l'industrie papetière en général et du poids de la concurrence étrangère, qui profite d'une énergie moins chère.

Lecta a également investi dans une chaudière biomasse (CSR), qui sera opérationnelle mi-2024, afin de réduire considérablement les coûts énergétiques. L'opération a coûté 56 millions d'euros, dont 14 apportés par l'Agence de la transition écologique (Ademe). 

Avec AFP