2 septembre 2016 à 6h37 par La rédaction
Un drone pour surveiller les lignes électriques
C'est une première en France : un drone va photographier les lignes électriques dans l'Aveyron et le Lot. Une expérimentation qui pourrait se généraliser.
/medias/ghkOL68kap/image/Logo_radio_TOTEM1677516815099.png)
Il ne pèse que 2 kilos et vole à 60 km/h. Un drone débarque dans le ciel de l'Aveyron et du Lot. Jusqu'à la fin du mois de septembre, il va survoler quelques 500 kilomètres de lignes électriques. C'est Enedis, l'entreprise publique chargée de gérer le réseau de distribution d’électricité, qui est à l'origine de cette expérimentation.
Les tests ont débuté à la fin du mois d'août, à quelques kilomètres de Sainte-Radegonde, près de Rodez. Le but avec ce drone est d’évaluer rapidement et facilement les endroits où il y a besoin d’élaguer.
"Faire des économies"
L’entreprise publique compte ainsi faire des économies et rationaliser l’entretien de son réseau puis trois millions d’euros ont été investis l’an dernier rien que pour l’élagage. "C'est une réelle problématique dans notre secteur parce qu'en Aveyron, on a beaucoup de zones boisées qui poussent vite", explique Hervé Simonnot, le directeur territorial d’Enedis en Aveyron. Jusque-là l'entreprise fait appel à un hélicoptère pour survoler les lignes aériennes et repérer les endroits sensibles où la végétation commence à menacer le réseau.
Hervé Simonnot poursuit : "les visites en hélicoptère sont chères et les visites à pied représentent des risques et sont longues". D'autant plus que le programme d'élagage prévoit un passage sur une même zone tous les trois ou quatre ans. Une estimation qui pourra être affinée grâce au drone et les coûts comme les déplacements, rationalisés.
"Avec ce système, on aura une vision précise de la poussée de la végétation", précise le directeur territorial d'Enedis en Aveyron. "Ce qui nous permettra de passer à certains deux ou trois ans parce que la végétation est plus croissante, et à d'autres seulement tous les cinq ou six ans."
Pour piloter ce drone et cette expérimentation, Enedis fait appel à l'entreprise toulousaine Delair Tech, spécialisée dans la surveillance de réseaux de tous types. C'est elle qui pilote l'ensemble de la mission, de la mise en place du système jusqu'à la compilation des données pour Enedis.
Un drone autonome
"Les photos prises par le drone permettront ensuite de reconstituer le paysage autour des lignes électriques", détaille Michael de Lagarde, président et co-fondateur de Delair Tech. "Ensuite, on va voir les endroits où la végétation est trop présente et présente un risque." Enedis se chargera après d'envoyer sur place ses équipes pour procéder à l'élagage.
Mais pourquoi recourir aux drones ? Michael de Lagarde répond : "leur spécificité, c'est leur grande autonomie, ils peuvent parcourir une centaine de kilomètres". Ils vont donc parcourir les 500 kilomètres de cette expérimentation en plusieurs fois. Le drone est en grande partie autonome, il va suivre un parcours déterminé en amont par le pilote. Dans ce cas-là, le tracé suit les lignes électriques.
Malgré tout, il y a toujours un pilote qui peut reprendre la main sur l'appareil à tout moment. Il peut contrôler en temps réel tous les paramètres de vol grâce à un ordinateur et à la caméra embarquée sur le petit engin. Si cette phase d'essai est concluante, Enedis devrait généraliser le procéder en Aveyron et dans le Lot. Avant un futur développement partout en France ?
A.T.