Plutôt que le beaujolais testez le "Montauban Primeur" !

Ce jeudi 20 novembre c'est la sortie du Beaujolais nouveau. Dans nos régions plusieurs appellations ont aussi leurs vins primeurs issus des dernières vendanges. C’est le cas à Cahors, à Gaillac, à Fronton et sur les côtes et terrasses de Montauban. Philippe Romain du domaine de Montels à Albias (Tarn-et-Garonne) produit du blanc et du rouge en vin primeur. Il organise ce jeudi soir une dégustation aux bars Le Flamand et Le Prohibition de Montauban. Suivra ce vendredi 21 novembre une dégustation sur le domaine familial *. 

Philippe Romain, vous faîtes du vin primeur en rouge et en blanc ? 

Oui c'est une tradition depuis une vingtaine d'années. Même si ce n'est pas quelque chose de grandiose au niveau chiffre d'affaires. Le but c'est de se lancer ce petit challenge et d'avoir une température du millésime rapidement. C'est aussi une occasion de communiquer avec nos clients et nos amis en fin de campagne. Les primeurs pour moi c'est la fin des vendanges.

Comment se présente justement ce millésime 2025 ?  

Il n'est pas si mal que ça même si ce n'est pas une grosse récolte. Depuis quelques années la nature ne nous sourit pas mais au moins cette année on a une qualité qui est certaine et qui va donner au millésime une tenue dans le temps. On reste quand même très positif. Par les temps qui courent aujourd'hui ça fait du bien pour le moral. 

 Est-ce qu'on peut faire un vin primeur sans avoir le goût banane ? 

Ah ce fameux goût de banane du Beaujolais.... Tout ça remonte à il y a une trentaine d'années. A l'époque c'était les premiers vins technologiques dans lesquels on utilisait des levures qui justement exacerbaient souvent dans des macérations carboniques des goûts de bananes, de cerises, de fraises. La mauvaise foi de certains dégustateurs ont poussé le bouchon à dire que c'était des vins ajoutés avec des arômes. Or c'était tout simplement des maîtrises de fermentation bien faites qui sortaient des produits aromatiques où on retrouvait certaines molécules qui sentaient la banane, le cassis, la framboise ou la cerise suivant les millésimes. Mais en aucun cas c'était une erreur de vinification. Depuis la mode est un peu tombée. On est revenu sur des vinifications plus traditionnelles. Le primeur ça reste quelque chose de festif, de léger dans tous sens du terme.

Qu'est-ce qu'on mange avec les vins primeurs ?  

On mange surtout des plats légers. Les Blancs se marient très bien avec les huîtres. Ce sont des Blancs qui ont du pep's, pleins d'arômes, fruités et vifs. Sur les rouges on a utilisé du Merlot cette année car c'était aromatique, sympa, fruité. Là encore on va manger léger avec des tapas légères, pas trop épicées, pas trop puissantes, pas trop corsées. En aucun cas on prendra un primeur avec un gibier ! On va plutôt miser sur des saucissons pour casser la croûte et pour faire la bringue avec les copains. 

Organiser des événements vous permet de sortir de la crise viticole ?

En tous ça ne peut pas faire de mal. Plus on se bouge les fesses, plus on va générer une image positive et faire connaître nos vins. Ce qui nous fait vivre, c'est d'abord de produire du raisin, de le transformer en bon vin et d'en produire suffisamment pour être dans un rapport qualité-prix compétitif. L'événementiel, c'est du plus. C'est en aucun cas ce qui va résoudre le problème du monde viticole. On a tous nos petites niches. Pour certains c'est mettre des chambres d'hôtes, un autre mettre des Tiny house, un autre fera des promenades dans les vignes. On a tous notre petite spécialité. Après, on est face à une baisse mondiale de consommation d'alcool. Les nouvelles générations semblent plus portées peut être sur des drogues que boire un bon verre de vin. Cela m'inquiète je l'avoue.

*La consommation d'alcool est dangereuse pour la santé. A boire avec modération.