Municipales 2026 à Montauban : "Je n'ai pas trahi Brigitte Barèges" les vérités de Thierry Deville

Qu'est-ce qui a nourri votre souhait de vous présenter aux Montalbanaises et aux Montalbanais? 

Ça fait déjà de nombreuses années que je suis élu à la ville de Montauban. J'ai occupé les fonctions d'adjoint à l'économie, j'ai occupé les fonctions d'adjoint aux finances que j'occupe toujours d'ailleurs. J'ai été président de l'agglomération. Une année 2021 marquée par des éléments forts qui ont été au fond la concrétisation de tout le travail réalisé en amont avec la signature à la fois de la gare LGV et la signature du grand hôpital et la mise en place de toute une série d'unités importantes de méthanisation, de traitement d'eau, de traitement de déchets. Et donc ça fait très longtemps naturellement que je réfléchis sur cette organisation de la vie municipale. Elle est passionnante mais la nôtre va devenir exaltante puisqu'on ne propose pas en fait une évolution mais une véritable révolution.

"Le quartier gare de Bressols/Montauban sera une nouvelle ville"

En quoi c'est une révolution ?

Nous avons six ans pour répondre en 2032 aux contraintes de la Ligne à grande vitesse mais ausi celles du grand hôpital. Il faudra aussi répondre aux contraintes de voirie et contraintes imposées par les 1,5 millions passagers qui vont arriver sur cette gare. Cette gare de Montauban/Bressols sera essentiellement la gare de Toulouse Nord. Donc on va récupérer des gens qui viendront du Nord de Saint Jory, des gens qui viendront du Tarn, une partie des gens qui viendront du Gers, une partie qui viendront du Lot et donc tout ce beau monde va s'agglomérer. Ça ne veut pas dire qu'on aura un million et demi de voitures mais c'est une un flux de circulation intense. Il faudra aussi absolument régler le problème de la voie de contournement et trouver avec l'ensemble des collectivités très rapidement un accord pour mettre en place un contournement qu'on doit terminer par le Nord et plus seulement par le Sud. Donc vous voyez, il y a des vrais enjeux avec la mise en place d'un quartier gare qui est carrément une nouvelle ville aujourd'hui. 

Une halle gourmande sur l'esplanade des fontaines

Vous assumez visiblement l'héritage du travail accompli par l'actuelle majorité mais en êtes-vous réellement l'héritier ? 

Comment faire autrement ? Moi je suis le premier adjoint en titre avant qu'il ne m'arrive quelques péripéties, l'adjoint aux finances, l'adjoint à l'économie. Effectivement, il serait quand même malheureux, maladroit et j'allais même dire stupide de ma part de ne pas le revendiquer. Si j'arrive aux responsabilités, il y aura des modifications à la marge. Je pense par exemple au jardin du tour de ville qui est un magnifique projet. Je pense que la végétalisation de notre territoire est quelque chose d'important mais je pense que à défaut de rajouter des jours à la vie, on doit rajouter de la vie au jour. Prenez l'esplanade des fontaines qui est juste en bas de mon cabinet d'avocat. Je vois que l'hiver il n'y a personne parce qu'elle est gélive, sauf au moment des fêtes et que je vois que l'été il fait trop chaud. On peut se contenter d'autre chose qu'une simple végétalisation. On peut aussi envisager par exemple la mise en place d'une halle gourmande.

Et vous pensez être le mieux placé ?

Le maire si j'ose la formule est vraiment à portée de baffe. C'est quelqu'un qu'on voit matin, midi et soir et donc il doit y avoir une véritable incarnation. Je suis né à Montauban tout comme mon ami Bernard Pécou puisque nous formons un ticket, nous sommes très complémentaires. Je pense qu'on a réellement cette capacité à pouvoir incarner au fond un prisme assez important. Bernard a une personnalité. Il sait faire tellement de choses que je ne sais pas faire et je crois qu'en contrepartie, il m'arrive de savoir faire des choses qu'il ne sait pas faire et c'est de cet agglomérat et de notre équipe que nous allons pouvoir tirer une quintessence positive. Mais l'avenir nous le dira. 

Vous avez bénéficié de l'investiture des Républicains, néanmoins pensez-vous avoir trahi Brigitte Barèges ? 

Non je n'ai pas trahi Brigitte Barèges. Républicain, je suis républicain je reste. Le narratif est très simple. Trahir quelqu'un c'est par exemple quitter les Républicains pour aller sur un autre parti. Objectivement Brigitte Barèges a quitté les Républicains pour aller à l'UDR et elle en a parfaitement le droit. Jusque là pourquoi pas. Le 28 août dernier elle n'a pas fait que ça, elle a effectivement publié les bans avec un rapprochement avec le Rassemblement national. Je n'y vois pour elle aucune objection évidemment mais en ce qui me concerne il ne faut pas refaire le narratif. Moi je n'ai trahi personne. Je dis juste que cette approche je ne la partage pas, ça s'arrête là. Alors si trahir c'est penser différemment de Brigitte Barèges ou ne pas penser comme elle quand elle a envie qu'on pense comme elle, alors d'accord. Je suis fidèle aux Républicains sinon je n'aurais pas eu une investiture le 18 novembre. Je n'ai trahi personne et donc je vais continuer à faire mon chemin avec Bernard Pécou. On ne peut pas reprocher à Bernard d'être un traître. C'est historiquement un Républicain, RPR, UMP. Donc je crois qu'il faut arrêter avec ces schémas là. Certains comme l'ancien maire de Montauban ont choisi une autre route, ça n'enlève en rien ses qualités et ce qu'elle a pu faire. Par contre, à un moment donné, on ne peut pas être contraint de penser différemment de ce que l'on souhaite penser. 

"Sur l'économie Marine Le Pen est socialiste ! "

Est-ce que vous ne marchez pas à contre-courant de l'union des droites tant souhaitée des électeurs si on croit les derniers sondages ? 

Sur les sujets régaliens comme la sécurité, l'immigration et l'autorité de l'État, il y a effectivement très peu de différences. Sur la partie économique et sociale, il y a un gouffre. Ce sont deux approches totalement différentes. Avant de parler d'une quelconque union, moi je préfère faire l'union des électeurs, c'est-à-dire proposer aux électeurs des sujets, notamment en matière économique. On a vu sur le vote du budget des alliances multiples entre le Rassemblement national et LFI. Parce qu'au fond, on oublie toujours que le Rassemblement national est le premier parti des ouvriers de France. Sur l'économie Marine Le Pen est socialiste ! Bernard et moi-même nous ne sommes pas des socialistes, nous sommes des républicains. Donc encore une fois, arrêtons d'essayer de tout mélanger. Notre liste aujourd'hui est bien avancée et comptera très peu de républicains encartés, peut-être d'ailleurs que nous serons deux.

Vous proposez de changer de gouvernance, c'est-à-dire ?

On est arrivé au bout d'un modèle. Il va falloir avoir une démocratie différente. Il va falloir par exemple publier les conseils municipaux, les budgets. Il va falloir certainement associer davantage nos concitoyens à cette gouvernance. J'ai, des propositions très concrètes à faire. Lorsqu'on urbanise notre territoire, on l'urbanise pour apporter une réponse au territoire. Demain cette Ligne à grande vitesse fait que nous allons être le réceptacle de Toulouse. Pendant longtemps les relations avec Toulouse étaient des relations de consanguinité de père à fils. Aujourd'hui ce n'est plus du tout ça. Nous sommes la réponse au développement de Toulouse. Le matin, la rocade toulousaine est bloquée, systématiquement. Qui va être le réceptacle ? Une ville magnifique qu'est Montauban. Cette ville, c'est un tableau. Elle a été depuis plus de 20 ans redessinée de façon précise, méthodique. Je pense à la place Roosevelt, la place Foch qui va être inaugurée très prochainement, l'esplanade des fontaines, le boulevard de l'empereur, le centre-ville, les aménagements sur le boulevard, des stades, une piscine de grande qualité, des stades sportifs importants, un musée, un golf, tout ce qu'il faut pour qu'une famille vienne s'installer ici. C'est aussi ça la réponse, ce n'est pas construire pour construire. Il faut comprendre l'âme du raisonnement.

Quid de l'environnement ? 

C'est vrai qu'en étant aux responsabilités on a eu le privilège de se développer. Lorsqu'on parle de végétalisation, on n'imagine pas combien nous devons d'ores et déjà réfléchir au sort des futures friches commerciales. Il faut savoir comment on va les traiter pour que nos villes ne soient pas des friches à l'abandon. Donc oui, il y a une réflexion à voir. Cette réflexion, elle est multi-facettes et j'espère qu'on sera au moins écouté et peut être entendu pour nous laisser la responsabilité et le privilège de diriger cette ville.