Publié : 18 novembre 2024 à 22h19 par Johan Gesrel
Montauban : "si le Mercosur passe vous mangerez de la merde"
La colère des agriculteurs : Acte 2. Ils étaient 150 réunis ce lundi soir pour allumer un feu de la colère sur le rond-point d’Albasud à Montauban. La sortie 66 sur la rocade a d’ailleurs été fermée une partie de la soirée.
Moins d'un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment que le compte n'y est pas. Ils ont à nouveau appelé leurs troupes à manifester ce lundi 18 novembre. 150 agriculteurs se sont réunis ce soir pour allumer un feu de la colère sur le principal rond-point du quartier commercial Albasud à Montauban. Une quarantaine de tracteurs ont convergé depuis Castelsarrasin, Caussade et St-Nauphary avec des palettes, des pneus et des bâches agricoles. Deux cadavres de veaux ont été déposés sur un terre-plein accompagnés du message "Notre fin sera votre faim".
"C'est la fin de l'agriculture française telle qu'on la connait"
Conséquence : la sortie 66 de la rocade de Montauban a été fermée par mesure de sécurité. Des déversements étaient envisagés plus tard dans la soirée devant le nouveau centre des impôts dans le quartier de la Médiathèque et devant la direction des territoires quai de Verdun. Les agriculteurs emmenées par la FNSEA et les JA réclament la mise en œuvre des mesures promises par l’ancien gouvernement Attal et dénoncent le traité de libre échange du Mercosur. Damien Garrigues est le président de la FDSEA de Tarn-et-Garonne :
"Si le Mercosur était appliqué, vous auriez de la merde dans vos assiettes, vous mangeriez des OGM, des animaux engraissés avec des hormones. Tout ce que nous n'avons pas le droit de faire en France. Sans oublier les normes sociales qui sont complètement bafouées dans ces pays-là. Bref, c'est la fin de l'agriculture française telle qu'on la connait aujourd'hui."
Un cercueil et des sarments de vignes à Cahors
Un peu plus tôt à la mi-journée une trentaine d’agriculteurs du Lot ont allumé un feu sur un rond-point du Montat près de Cahors. Des bottes de foins et des sarments de vignes ont été déversés devant l’entrée de la Préfecture à Cahors à l’appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs. Un cercueil en bois a été accroché au lampadaire du bâtiment.
Outre les revendications sur le Mercosur, il était aussi question de la situation dans le vignoble lotois. Selon Nicolas Fournié, président du syndicat de défense de l'AOC Cahors, la situation reste difficile pour plusieurs domaines et viticulteurs :
"On a le dispositif d'arrachage qui s'est mis en place après les derniers aléas climatiques. Sur le vignoble lotois on serait proche des 550 hectares qui seraient demandées à l'arrachage. Cela représente 16% de l'appellation."