15 mars 2024 à 12h01 par Johan Gesrel

Fonds d'urgence : les vignerons du Lot s'estiment discriminés

Les vignerons de l'AOC Cahors et des Côtes du Lot sont en colère. Le fonds d'urgence viticole du ministère de l'Agriculture ne correspond pas selon eux à la réalité de la crise dans le vignoble. Il manque selon eux un million d'euros. Il en va de la survie des exploitations.

Lucien Dimani, Nicolas Fournié et David Girard à Anglars-Juillac
Lucien Dimani, Nicolas Fournié et David Girard à Anglars-Juillac.
Crédit : Johan GESREL

Les viticulteurs du Lot sont en colère. Touchés par trois années de gel, de grêle et de mildiou, ils réclament un fonds d’urgence plus conséquent. Sur les 80 millions d'euros débloqués par l'Etat, une première somme de 730 000€ a été allouée complétée ensuite par 270 000€, soit un total d'un million d'euros. Seulement voilà, ce calcul se base sur les volumes commercialisables en 2018 au lieu d’hectares en production.

Le Tarn-et-Garonne mieux desservi que le Lot

Dans cette première enveloppe, seuls 80 dossiers ont été pris en compte alors qu'en réalité 190 exploitations sur les 224 que compte le vignoble sont éligibles. Par comparaison, le Tarn-et-Garonne voisin a obtenu 800 000€ du fonds d’urgence viticole pour seulement 50 dossiers après révision. Une différence de traitement qui agace les représentants de la filière lotoise. Il manque selon eux un million d'euros supplémentaire pour répondre à l'urgence des exploitations dont beaucoup se retrouvent à la limite du dépôt de bilan. Nicolas Fournier est président du syndicat de défense de l’appellation des vins de Cahors : 

"Une petite partie des domaines est en très grande difficulté mais c'est la partie émergée de l'iceberg. On constate beaucoup de problèmes de trésorerie car en plus des aléas climatiques il y a aussi des problèmes de marché. La consommation de vin rouge baisse en France. En l'absence de ce fonds d'urgence, il va être difficile d'investir et de mettre en culture ce millésime 2024. On espère que la récolte sera bonne pour à nouveau remplir nos chais et avoir du vin de bonne qualité à la vente."