Montauban en finale de Pro D2 : Amédée Domenech a toujours "le coeur en vert et noir"

Comment voyez-vous l'évolution de l'USM Sapiac cette dernière saison ? 

Un an auparavant, on a tous craint le pire. Aujourd'hui le club a su se relever. Je pense qu'ils ont mangé beaucoup de pains noirs. On a fait le dos rond parce que Sapiac ce n'est pas qu'un club : c'est une ville, un département et tous les supporters. On a vu un très beau match contre Brive. Ils ont montré les vraies valeurs, celles qui manquaient pendant quelques années. On se retrouve en finale et c'est beau parce que tout le monde se réveille, le public est là. Quand je vois que les joueurs se transforment entre eux, il y a des révélations. Il y a des jeunes qui poussent les vieux. Et quand je vois Fred Quercy le capitaine qui avait disparu des radars l'an dernier se retrouver dans cette situation là, c'est donc que tout est possible. Je leur souhaite le plus grand des bonheurs parce que dans la vie, on n'est que de passage et vaut mieux prendre des grands souvenirs que de grands pleurs. 

Vous avez aussi joué des finales, quel souvenirs en gardez-vous ? 

Déjà lorsqu'on était en Fédérale 1, on a eu la joie de remonter en ProD2. Cela crée des souvenirs intenses et immenses. Ils sont gravés à jamais. Après il y a eu la finale de Pro D2 perdue contre Agen. Le lendemain a été difficile et la saison d'après complexe parce que tu as du mal à te relancer dans la machine infernale de la Pro D2. J'espère pour eux que ça sera une belle fête à Ernest Wallon, différente du match joué contre Colomiers, mais bon, je pense qu'ils ont appris de leurs erreurs et que ça se passera bien. 

Montauban mérite le TOP 14 ?  C'est le destin de l'USM Sapiac ? 

Un destin, je ne sais pas. J'écoute et je suis ce qui se passe et ce qui se dit sur les réseaux, dans les journaux ou à la radio. Quand Fred Quercy a déclaré qu'ils étaient un peu les gitans de la Pro D 2, ça m'a fait rire parce qu'avant nous on nous appelait les Mexicains. Ces mecs ne sont pas là par hasard. Ils ont travaillé toute une saison, ils n'ont rien dit. Ils ont saisi l'éclaircie et su éviter les nuages. Il y avait 15 000 personnes la semaine dernière au stade à Brive et on se rend compte que la seule équipe qui était sur le terrain c'était Montauban. Si le club mérite d'être en TOP 14 c'est grâce aux joueurs mais aussi à son public qui a toujours été là depuis tant d'années. Je pense que ça sera une une superbe fête comme la montée qu'on a pu avoir en Fédérale 1. 

L'arrivée et la stabilité d'un nouveau staff laisse entrevoir de belles années selon vous ?

Sébastien Tillous-Borde est parti sur un projet de trois ans avec comme objectif le maintien. Ils n'ont pas fait de bruit, ils ont avancé ensemble. C'est un staff qui se respecte et une équipe qui travaille pour son staff. Quand les deux sont en osmose, on voit le résultat. Les mecs sont heureux, ils se sautent dans les bras. Quel plaisir pour moi de le voir. J'ai toujours prôné une identité montalbanaise où on était tous unis. Et quand je vois ces joueurs avec leur encadrement aussi heureux, il y a pas de raison que ça n'avance pas. Je leur souhaite de créer de nouvelles aventures et d'écrire une nouvelle page avec l'USM. On sera tous derrière eux. 

Samedi, vous ne serez pas présent à Ernest-Wallon mais vous suivrez le match forcément ? 

Je n'y serai pas mais par le cœur oui. Depuis 2019 que j'ai arrêté de jouer pour Montauban, mon cœur n'a jamais cessé d'être vert et noir. On ne devrait jamais quitter Montauban. Tu me retrouves aujourd'hui installé à Nègrepelisse pas très loin. Montauban fait partie de ma vie et j'espère vraiment qu'ils ne vont pas rater le coche. Il n'y a pas beaucoup d'aventures dans une vie rugbystique. Celle-là aura lieu dans un stade grand et beau. Faire péter Ernest Wallon en vert et noir ça serait la plus belle des réussites pour eux, pour la ville et peut être au fond pour moi.