Publié : 4 février 2025 à 7h36 par Fanny Paul
Les suicides des salariés de la Banque de France au coeur d'une expertise contestée
La filiale gérant la papeterie de la Banque de France, EuropaFi, a assigné son Comité social et économique (CSE) en justice pour contester le lancement d'une expertise après le suicide d'un salarié, le troisième en dix-huit mois au sein de la Banque de France.
/radios/totem/import/images/phototheque/economie/Argent.jpg)
C’est le 3ème suicide d’un salarié de la Banque de France en 1 an et demi. L'agent s'est donné la mort le 18 novembre dernier à son domicile, alors qu’il travaillait à la papeterie située à Vic-Le-Comte, dans le Puy-de-Dôme. Le salarié écrivait dans ses dernières évaluations « crouler sous le travail », connaître « une mauvaise ambiance de service » et « avoir le sentiment de faire trois métiers » selon la CGT. Le salarié, récemment séparé de sa compagne dont il avait été le responsable hiérarchique à la papeterie de la Banque de France, évoluait dans un climat social délétère, selon certains de ses collègues. Deux salariés s'étaient aussi donné la mort en juin 2023.
Justice
Depuis la banque de France et son CSE s'affrontent devant la justice, car la direction conteste le lancement d’une expertise pour juger de l'augmentation des risques psycho-sociaux au sein de l'entreprise. Une audience s'est tenue le 28 janvier au tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand. Un délibéré est attendu le 18 février. La CGT, premier syndicat de la banque, dénonce mardi dans un communiqué "la dimension pathogène de la gestion du personnel" au sein de la direction générale des moyens de paiement, dont dépend EuropaFi. La Banque de France appelle de son côté "à l'indispensable respect des personnes et des faits, lesquels obligent l'ensemble des parties à la plus élémentaire retenue", "Instrumentaliser ce drame, comme semble en être tentée une seule organisation syndicale, ne serait pas digne", précise également la banque. La Banque de France a dans le même temps ouvert une enquête paritaire entre représentants du personnel et direction afin de déterminer l'existence ou non de facteurs professionnels dans cet acte.
Avec AFP