Publié : 10 juillet 2025 à 10h25 par Hélène Gosselin

Les médecins solidaires, un dispositif attendu pour septembre

En Lozère, le territoire du Haut-Allier-Margeride est prêt à accueillir du renfort. En 10 ans, le nombre de médecins à la maison de santé de Langogne est passé de 11 à 3.

Le Dr Cécile Trioulier travaille depuis 13 ans à la maison de santé de Langogne.
Le Dr Cécile Trioulier travaille depuis 13 ans à la maison de santé de Langogne.
Crédit : Hélène Gosselin

Médecin solidaire... Si à l'origine il s'agit d'une association, l'initiative a inspiré le gouvernement pour son Pacte contre les déserts médicaux. Présenté en avril dernier dans le Cantal par le premier Ministre, ce dispositif fait partie des mesures destinées à venir au chevet des territoires en difficulté. En Occitanie, 28 zones ont été identifiées par les Agences régionales de santé et les Préfectures. (Parmi elles, on trouve le Haut Languedoc, le Centre Tarn, le Pays de Serres en Quercy ou les Causses Aigoual Cévennes). En Lozère, un seul territoire apparaît sur la carte : celui du Haut-Allier-Margeride. Le directeur de l'ARS Occitanie y était justement en visite ce mardi. Notre journaliste Hélène Gosselin aussi.

C'est à la maison de santé de langogne que les futurs médecins solidaires sont attendus. Cécile Trioulier est médecin généraliste, elle y exerce depuis 13 ans. 

Pour vous dresser le tableau, il y a 13 ans sur le bassin de vie hein, qui englobe aussi une partie de l'Ardèche haute Loire, on était onze médecins généralistes, neuf à tourner sur le planning de garde de nuit et de weekend. Où actuellement on est trois. 

Chaque docteur suit entre 1300 et 1500 patients en tant que médecin traitant et le bassin de vie compte environ 13 000 habitants. Les médecins interviennent aussi sur les 23 lits de l'hôpital, l'Ehpad et l'unité de soins longue durée... Avoir du renfort est devenu une urgence. 

En fait, ça fait déjà même 3 ans que c'est très compliqué. Tous les dispositifs dont on peut bénéficier, on va tout faire pour que ça se mette en œuvre et faciliter les choses. Que ce soit les médecins solidaires, que ce soit des docteurs juniors, que ce soit quelqu'un qui vienne s'installer... On est accueillant déjà. Et puis, on est prêt. 

Un bureau est déjà disponible pour les consultations et un appartement mis à disposition juste au-dessus de la maison de santé.

Didier Jaffre est le directeur de l'Agence régionale de santé occitanie :

L'idée, c'est de faire jouer la solidarité entre les docteurs et de dire que chaque médecin, quel que soit l'endroit où il exerce sa profession, consacre 2 jours par mois pour l'exercice de la médecine dans ses zones prioritaires

Pour l'instant, le dispositif est basé sur le volontariat. Mais comment rendre cette missions attractive ? 

La meilleure des incitations, c'est déjà le cadre d'exercice. Ici, la maison de santé a des années d'expérience et une équipe très investie par exemple. Nous sommes aussi en train de travailler au niveau national sur une incitation financière. Et chacun finalement va se rendre compte que de toute façon si ces patients là ne sont pas pris en charge, on risque de les retrouver dans d'autres endroits. Donc finalement il y a un aspect "je rends service, à la population"  qui est moteur.

Dans l'idéal, les premiers médecins solidaires devraient intervenir dès septembre. 

Un autre levier sur lequel le territoire compte : les docteurs juniors. Il s'agit d'internes de 4ème année. A Langogne on est même prêt à accueillir des duos pour éviter le sentiment de solitude en territoire rural.

reportage Maison de santé Langogne
reportage Maison de santé Langogne
Crédit : Hélène Gosselin