Publié : 25 juin 2025 à 10h18 par Hélène Gosselin
La Lozère expérimente un service d'interprètes spécialisés en santé
Le dispositif lancé en avril est utilisé par les associations en insertion et les professionnels de la santé
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Traduire « cardiopathie » en urkainien ou comprendre la description précise d'une douleur en wolof ou en afghan n'est pas chose facile. Pour permettre un accès aux soins plus efficace et plus humain, un nouveau dispositif est testé en Lozère depuis le mois d'avril. Il s'agit d'un service d'interprétariat spécialisé dans le domaine de la médecine. Il est financé par l'Agence régionale de santé, et structuré par le Dispositif d'appui à la coordination (DAC48). Auparavant, chaque association devait se débrouiller avec ses propres moyens.
Aujourd'hui, rien de plus facile que de demander une traduction à son smartphone. Ça fonctionne très bien pour demander son chemin, mais quand il s'agit de vocabulaire spécifique. Xavier Marette est directeur de l'ARS Lozère :
"Quand vous avez des termes techniques de pneumopathie, maladies cardio-vasculaires... les interprètes un peu classiques n'ont pas forcément ce langage... On a fait le constat qu'aujourd'hui, il y avait beaucoup d'acteurs de la santé, mais aussi des acteurs de l'insertion, des acteurs de la prise en charge des populations immigrées qui nous faisaient part de ces difficultés qu'ils rencontraient pour l'accès aux soins des personnes qu'ils accompagnaient. L'idée a été de lancer une expérimentation en Lozère et si ça marche potentiellement de la généraliser à d'autres départements de l'Occitanie."
L'Agence régionale de santé Occitanie finance ce dispositif à hauteur de 17 500€ pour au moins 3 ans. Le département étant lemoins peuplé de France, cela permet une expérimentation à moindres frais. Le service est coordonné sur le territoire par le Dispositif d'appui à la coordination, en réseau avec les associations d'insertion et de soins. Le service fonctionne avec l'association toulousaine Cofrimi qui a des interprètes spécialisés.
On a des interlocuteurs qui sont formés aux termes médicaux et aussi sensibles aux situations pour lesquelles nous les sollicitons. Ça rend vraiment la qualité de l'interprétariat supérieur à ce qu'on a connu avant, explique Glwadis Sedat, infirmière dans le service des lits halte santé gérés par l'association la Traverse. Elle fait appel au dispositif une à deux fois par semaine... pour des visites de routine, mais pas seulement. Par exemple, elle est arrivée la semaine, j'ai accompagné une femme pour une intervention gynécologique. On a pu faire un interprétariat en direct avec le médecin, l'infirmière et l'interprète qui traduisait en direct à la patiente ce qui se passait réellement et ce qu'on allait lui faire. Et on se rend compte que les personnes s'exprimaient beaucoup mieux dans leur langue pour cibler des symptômes ou des situations spécifique. L'interpréteriat, ça change quand même tout.
Après quelques mois seulement d'utilisation, les retours sont donc déjà très positifs.