Publié : 25 septembre 2025 à 17h49 par
La rédaction

L'intelligence artificielle va t-elle remplacer la médecine du travail ?

L'option peut être tentante, mais l'aspect humain reste fondamental selon la nouvelle directrice du Service de Prévention et de Santé au Travail Corrèze-Dordogne.

Aurore Gatineau, directrice du Service de Prévention et de Santé au Travail Corrèze-Dordogne
Aurore Gatineau, directrice du Service de Prévention et de Santé au Travail Corrèze-Dordogne
Crédit : Service de Prévention et de Santé au Travail Corrèze-Dordogne
La médecine du travail intègre avec prudence l’intelligence artificielle. Face à une démographie médicale en berne, l’IA pourrait représenter une solution. D’autant qu’en trois ans, le Service de Prévention et de Santé au Travail Corrèze-Dordogne a perdu une dizaine de médecins. La déperdition a été compensée par l’arrivée massive d’infirmières qui réalisent aujourd’hui plus de la moitié des consultations.
 
Si l’intelligence artificielle amène à repenser le sens du travail, la gestion des données et même la prévention, la place de l’humain reste primordiale. Aurore Gatineau est depuis cet été la nouvelle directrice du service.
 
À partir d'une photo, d'un environnement de travail, l'intelligence artificielle identifie des risques. Pour nos préventeurs, ça veut dire qu'il faut qu'ils montrent encore plus la qualité de leurs conseils pour dépasser celle de la base de l'IA. Par contre, en matière de santé, de suivi individuel, nous avons constaté que l'intelligence artificielle était très puissante et pouvait vraiment faire des choses très intéressantes. Mais là où nous sommes prudents, c'est que nous brassons de la donnée de santé, des questions de pathologies individuelles. Pour nous, il y a vraiment une sécurisation de la donnée qui doit passer en priorité. Donc pour l'instant, nous regardons, nous détectons, mais sur la partie de notre cœur de métier, nous restons encore très prudents.
 
Le service de prévention, qui rayonne sur les départements de la Corrèze et de la Dordogne depuis maintenant trois ans, est au service de 16.500 entreprises et 152.000 salariés et dirigeants.