Déserts médicaux : les infirmiers en super-héros ?

Comment en finir avec les déserts médicaux ? C'est la question sur toutes les bouches depuis plusieurs mois, le gouvernement a proposé des pistes, mais la partie est loin d'être gagnée pour faire venir des médecins dans des zones reculées, ou qui font simplement moins envie que d'autres. Pour maintenir une prise en charge convenable des patients dans ces secteurs où les médecins manquent cruellement, de plus en plus d'IPA s'installent, des infirmiers en pratique avancée. Ils sont par exemple 250 en Occitanie. "Ils ne sont pas là pour remplacer les médecins, ils ne vont pas opérer, chacun reste à sa place. Ils sont là pour fluidifier le parcours de soins" précise Marc Meyzindi, le président régional de l'ordre des infirmiers.

"Ils peuvent faire des prescriptions ou des renouvellements de prescriptions. Ça évite des aller-retours inutiles pour des personnes âgées qui vivent à la campagne, d'aller voir le médecin pour faire une ordonnance, revenir chez soi et repartir ailleurs à la pharmacie. Aujourd'hui, il y a des millions de français qui n'ont pas de médecin traitant."

Mourir dans un désert médical est plus contraignant

C’est normalement à un médecin de venir constater le décès, mais il n'est pas toujours évident de trouver le temps, alors qu’ils ont déjà du mal à soigner tous les vivants dans certains de nos territoires. Pour les soulager, les infirmiers peuvent désormais délivrer les certificats de décès. C’était vraiment nécessaire pour Marc Meyzindi, le président de l’ordre des infirmiers en Occitanie.

C'est une bonne chose, ça évite de rajouter du malheur sur les malheurs. Dans les déserts médicaux, des familles attendent parfois 3 ou 4 jours avant d'avoir quelqu'un pour signer un certificat de décès. Là ça pourrait aller plus vite maintenant que les infirmiers peuvent le faire. Par contre, il s'agit uniquement de décès au domicile des patients. Quand il y a une mort violente ou un problème médico-légal, une infirmière ne pourra pas le faire, ce sera toujours à un médecin ou un médecin légiste de s'en occuper. 

En Occitanie, une expérimentation d'un an vient de se terminer, pendant laquelle les infirmiers ont délivré plus de 2000 certificats de décès.

Vacciner à domicile ?

Les infirmiers veulent aller plus loin, et rappellent qu'ils sont "les seuls à aller vers le patient", en faisant référence aux nombreux infirmiers qui soignent à domicile. Pour contrer l'échec de la couverture vaccinale face aux virus de l'hiver, la grippe en particulier, les infirmiers proposent de vacciner les patients à leur domicile. 

"On se dit qu'on pourrait toucher beaucoup plus de monde. Déjà les patients qui ont plus de mal à se déplacer, et puis tant qu'on est sur place, peut-être que les autres membres de la famille en profiteront pour se faire vacciner eux aussi, alors qu'ils ne l'auraient pas fait s'ils devaient se déplacer en pharmacie."

L'ordre national des infirmiers a soumis ses propositions aux agences régionales de santé.