Publié : 20 décembre 2023 à 15h30 par Johan Gesrel

L'ancien abattoir de Montauban transformé en "pôle viande"

Suite à la mise en liquidation de l'abattoir prononcé le 12 décembre dernier, la mairie a conclu ce mercredi 20 décembre un accord avec l'abattoir de Villeneuve-sur-Lot. Ce dernier va transformer le site en lieu de transit et de découpes. Explications.

L'abattoir de Montauban - Photo d'illustration
L'abattoir de Montauban - Photo d'illustration
Crédit : Johan Gesrel

Ne dîtes plus abattoir mais "pôle viandes de Montauban". C'est sous ce nom que le site récemment mis en liquidation judiciaire va être repris. La Ville, propriétaire des murs, a conclu ce mercredi 20 décembre un accord avec la SAS Abattoir 47 basée à Villeneuve-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne. Son dirigeant Serge Bousquet-Cassagne et la maire Brigitte Barèges ont signé une convention d'occupation précaire de 23 mois pour un loyer mensuel d'environs 4000€.

"On ne vient pas pour dépouiller le Tarn-et-Garonne"

Pendant cette période, l'ancien abattoir servira pour la collecte et l'allotement des animaux qui seront ensuite expédiés pour être tués à Villeneuve-sur-Lot. Dans un second temps, les carcasses reviendront à Montauban pour y être pré-découpées, conditionnées et stockées. Cette solution va permette de sauver l'activité des deux plus gros abatteurs historiques de l'abattoir que sont la Ferme de Cambes et Viandes Occitanes qui représentent 2000 tonnes de viandes traitées (1300 tonnes/an de porc pour la Ferme de Cambes et 700 tonnes/an de porc et bovin pour Viande Occitanes).

Serge Bousquet-Cassagne s'en explique :

"Ces deux opérateurs vont faire tourner le site, vont continuer à acheter des animaux localement, les faire abattre à Villeneuve-sur-Lot certes mais vont le redistribuer sous forme de viande dans tout le département de Tarn-et-Garonne et ses alentours. On n'est pas venu dépouiller le Tarn-et-Garonne même s'il fait reconnaître que ça nous fait du volume supplémentaire à Villeneuve-sur-Garonne."

 Pour le maire de Montauban Brigitte Barèges, l'objectif est aussi et surtout d'y ajouter les 300 éleveurs utilisateurs de l'abattoir multi-espèces de Montauban :

"Je suis soulagée car je suis attachée à la préservation du milieu agricole. Je salue les efforts menés par le président du conseil départemental de Tarn-et-Garonne, Michel Weill, qui avait tenté de sauver ce pauvre abattoir sans y parvenir. Il n'a pas démérité. Je remercie aussi M. Bousquet-Cassagne de son investissement qui permet aux petits éleveurs de continuer à faire abattre leurs bêtes."

Si la ville reste propriétaire du site, une close de revoyure sera examinée au terme des 23 mois de location afin d'envisager un éventuel rachat de l'ancien abattoir par la société lot-et-garonnaise. Celle-ci traite actuelle 5300 tonnes de viandes par an et emploie 48 salariés. Quant aux anciens employés de l'abattoir de Montauban, il n'est pas envisagé dans l'immédiat de les rembaucher. Seuls les salariés de la Ferme de Cambes et de Viandes Occitanes dédiés à la découpe resteront en poste.