Inondations dans le Tarn-et-Garonne : Annie Genevard soutient le curage des fossés

Deux jours après le terrible épisode orageux qui s'est abattu sur le Sud-Ouest, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a choisi d'annuler ses rendez-vous pour venir sur le terrain constater les dégâts occasionnés par les épisodes de grêle et de pluie diluvienne. Avant de se rendre à Lautrec (Tarn), la ministre a fait une étape dans le Tarn-et-Garonne sur l'exploitation céréalière de Jérémy Fraysse à Bioule. Sur place, Annie Genevard a chaussé ses bottes pour aller voir en plein champ ce qui ressemble désormais à une piscine à ciel ouvert.

Crédit photo : Johan Gesrel.

"Depuis dix ans les cours d'eau ne sont plus entretenus"

Sur les 130 hectares que compte cette exploitation familiale, Jérémy Fraysse a fait le choix d'abandonner la monoculture du maïs au profit de cultures en rotation :

"Cette rotation permet de limiter l'irrigation et de ne pas avoir tous les oeufs dans le même panier. Les sols sont couverts tout au long de l'année. Quand il n'y a pas de maïs il y a du couvert végétal ce qui permet d'élever des génisses Aubrac tout au long de l'année dans les champs. A l'heure où on nous demande de réduire les fongicides et les insecticides, on est prêt à s'investir. Je n'ai que des boulets mais je suis prêt à m'investir (...) Maintenant depuis dix ans les cours d'eau ne sont plus entretenus à Bioule et depuis cinq ans mes champs sont inondés."

 

Crédit photo : Johan Gesrel.

"Les cours d'eau et les fossés ont perdu leur utilité fonctionnelle"

Quelques kilomètres plus loin, les agriculteurs conduisent Annie Genevard près d'un fossé récemment curé alors que celui-ci n'aurait pas dû l'être. Une erreur qui pourrait coûter cher à la collectivité avec à la clé une amende salée. Pourtant, cette erreur aurait visiblement permis à l'eau de s'écouler et d'éviter les débordements lundi soir. Annie Genevard écoute, observe et acquiesce :

"Il y a deux logiques qui s'affrontent. Une logique environnementale qui considère qu'on ne peut pas toucher aux fossés ou aux cours d'eau, ou alors avec beaucoup de précaution. Mais ces cours d'eau et ses fossés ont perdu leur utilité fonctionnelle. Toute cette eau qui aurait dû s'écouler dans les fossés est restée dans les champs."

Avant de partir, la ministre de l'Agriculture a promis d'aborder ce sujet sensible lors des prochaines conférences territoriales sur l’eau dont les débats doivent débuter le mois prochain.