Publié : 13h01 par
Johan Gesrel

Dermatose nodulaire : mobilisation des lycéens agricoles à Moissac

Ce mardi 16 décembre 2025 une soixantaine d'élèves du lycée agricole de Moissac (Tarn-et-Garonne) ont déversé des détritus devant leur établissement. Cette action, soutenue par la Coordination Rurale du Tarn-et-Garonne, visait à marquer leur solidarité avec la profession agricole touchée par la crise de la DNC.

L'entrée du lycée agricole de Moissac ce mardi matin.
L'entrée du lycée agricole de Moissac ce mardi matin.
Crédit : Johan Gesrel

Des pallox, quelques déchets agricoles et ce slogan affiché sur les grilles : « Jeune on en rêve. Adulte on en crève ». Ce mardi 16 décembre 2025, le lycée agricole et horticole de Moissac est donc rentré dans la danse de la mobilisation contre les mesures sanitaires d'abattage liées à la Dermatose Nodulaire Contagieuse. Tom, béret sur la tête, est un des meneurs de l'action : "On fait partie de l'avenir de l'agriculture française, c'est notre métier plus tard. Quand ils envoient les forces de l'ordre comme ils l'ont fait en Ariège la semaine dernière, quelle est le message envoyé aux jeunes ? Voilà pourquoi on bloque aujourd'hui."

 

Pas de cours perturbés

Un blocage surtout symbolique, car c'est en ce moment une période d'examens. Les 130 élèves étaient donc libres d'accéder à leur établissement par d'autres portes, souligne la directrice Martine Blanc : "Nous comprenons l'angoisse générée par cette situation sur nos jeunes. Ils se sentent concernés. Il n'y a eu aucune entrave", assure la cheffe d'établissement.
 
Guillaume, élève de première, se destine à l'arboriculture. Il se sent proche des éleveurs : "Aujourd'hui c'est l'élevage bovin, mais demain ça peut être un autre secteur. Il faut rester solidaire, c'est important. On défend la même cause, on défend l'agriculture française tout simplement."
 

Des opinions partagées sur le protocole d'abattage

Concernant le protocole d'abattage, tous ne sont pas forcément du même avis. Un élève témoigne : "Je trouve ça vraiment dégueulasse ce qu'ils ont fait. Pour une vache malade, on tue les autres, je trouve ça scandaleux". Un autre élève se questionne : "Je me suis renseigné sur la DNC. Au niveau sanitaire, j'ai vu que l'abattage était le seul moyen de rompre l'épidémie, mais après, je comprends tout à fait les agriculteurs, je les soutiens de tout cœur."
 

La Coordination Rurale en soutien avec ses bonnets jaunes

Venu soutenir les lycéens, la Coordination Rurale en a profité pour distribuer ses fameux bonnets jaunes. Benoît Boue est éleveur de blondes d'Aquitaine à Montesquieu (Tarn-et-Garonne). Ses fils ont aussi été scolarisés à Moissac : "C'est plus que l'avenir, c'est en train de monter crescendo. Ça va exploser, c'est obligé. On ne peut plus rester comme ça. Il y a trop longtemps qu'on nous traîne dans la boue. Trop longtemps."
 
Les élèves espèrent maintenant être rejoints par les autres lycées agricoles du Tarn-et-Garonne d'ici les vacances de Noël.