Ça vaut le détour : La grotte lozérienne de Dargilan, près de Meyrueis

La grotte de Dargilan en Lozère 

 

Les journées estivales sont souvent étouffantes et on cherche la fraîcheur. Où la trouve-t-on ? Dans les grottes. Elles abondent dans notre région : l’Aven Armand et Bramabiau, Clamouse, Pech-Merle, Padirac, Foissac. Vous n’avez que l’embarras du choix ! Nous vous emmenons dans les entrailles du Causse Noir à Dargilan, près de Meyrueis, en Lozère.  

 

Quand l’explora-t-on ?  

 

L’existence de Dargilan est connue depuis 1880-1881. L’histoire de sa découverte est savoureuse comme souvent dans une pareille situation. Un berger caussenard, Sahuquet, constata en surveillant son troupeau de brebis qu’un renard rentrait dans une fissure. Il en agrandit l’ouverture, y pénétra, se retrouva dans un immense salle dont la dimension l’effraya et tellement obscure qu’il se demanda si elle n’était pas l’antichambre de l’enfer ! Il s’empressa de retourner à la surface mais en informa quelques habitants de Meyrueis qui se déplacèrent, visitèrent les lieux dont ils comprirent l’importance puis prévinrent le spécialiste des cavernes et des gouffres des causses, Edouard-Alfred Martel. Il procéda à deux simples reconnaissances en septembre 1884 et août 1885 avant d’entreprendre l’exploration complète en juin 1888. Il déboucha dans deux grandes branches – de part et d’autre de la grande salle du Chaos – où les concrétions abondaient.  

 

Que découvrit-il ? 
 

Avec ses compagnons, il découvrit successivement la Salle de l’Eglise, la grande cascade pétrifiée qui est une magnifique draperie de calcite d’un brun-rouge taché d’ocre jaune et de blanc déployée sur une longueur d’une centaine de mètres pour une hauteur d’une quarantaine. La Salle du Clocher possède un spectaculaire clocher stalagmitique qui est l’un des plus beaux édifices connus, de vingt mètres de hauteur : la grande attraction de la grotte de Dargilan. Ils apprécièrent la Salle de la Mosquée où une masse de stalagmites aux reflets nacrés est flanquée d’une colonne d’une hauteur de 20 mètres de hauteur qui a l’allure d’un minaret. Rapidement, la grotte de Dargilan a été aménagée avec des passerelles, des rampes et des escaliers en fer pour accueillir les premiers touristes dès 1890 sous la direction de la Société des gorges du Tarn d’un compère de Martel, Louis Armand.  

 

Infatiguable explorateur des grottes et des avens du Causse, qui était Edouard-Alfred Martel ?  

 

Edouard-Alfred Martel n’était pas originaire du Sud de la France mais bien du Nord de la Loire puisqu’il était né le 1er juillet 1859 à Pontoise dans une famille de juristes fortunés. Il était donc destiné à une carrière d’avocat mais il se découvrit très jeune une passion et une vocation pour la géographie, obtenant le premier prix dans la discipline au concours général en 1877. Puis tout bascula lorsqu’un éminent pyrénéiste – Alphonse Lequeutre – l’envoya explorer à 24 ans la Lozère et les grands causses. Il s’y consacra jusqu’en 1935, devenant le défenseur des causses, des Cévennes, des gorges du Tarn, l’inspirateur des parcs nationaux et l’un des créateurs du Club Cévenol avec Paul Arnal. Fondateur de la spéléologie moderne et statufié de son vivant, il publia nombre d’ouvrages qui demeurent des références : Les Abîmes (1894), Les Cévennes (1889) ou Les Causses majeurs (1936). Il mourut à Saint-Thomas-La-Garde, dans la Loire, le 3 juin 1938 après une vie bien remplie.  

 

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