Publié : 30 octobre 2025 à 11h03 par FTB

Boîtes à clés dans les centres-villes : entre autonomie et vigilance

À Cahors comme à Montauban, les boîtes à clés se multiplient sur les façades et le mobilier urbain. Pratiques pour les locations de courte durée, elles soulèvent néanmoins des questions sur l’esthétique urbaine et la régulation du tourisme. Les municipalités surveillent le phénomène, sans alarmer pour l’instant.

Des boites à clés en centre-ville
Des boites à clés en centre-ville
Crédit : FTB

 

Elles sont discrètes, souvent accrochées à une grille ou un poteau, mais leur présence devient de plus en plus visible dans les centres-villes. Les boîtes à clés, utilisées pour faciliter l’accès aux logements loués via des plateformes comme Airbnb, se répandent. Et le phénomène n’échappe pas aux villes moyennes comme Cahors et Montauban. Si leur utilité n’est pas remise en question, leur prolifération pourrait altérer le paysage urbain.

À Cahors, ce sont près de 500 lits qui sont aujourd’hui proposés via des plateformes de location comme Airbnb. Pour Vincent Bouillaguet, adjoint au maire en charge des affaires juridiques, cette évolution est le reflet d’une attractivité croissante :

« C’est une réalité. Cahors attire, et l’hôtellerie, qu’elle soit traditionnelle ou privée, se développe. On a remarqué que les logements de type Airbnb se sont beaucoup développés. Dans le centre historique, il y a effectivement des boîtes à clés. »

Si le phénomène n’est pas jugé alarmant, la municipalité reste vigilante, notamment sur l’impact visuel de ces dispositifs :

« Le but d’une collectivité, c’est que le centre-ville soit attractif et occupé. Si le voisinage signale une empreinte trop vilaine, de nature à défigurer le paysage urbain, on interviendrait. »

 

LA LOI LE MEUR, POUR ENCADRER LE MEUBLÉ DE TOURISME

Même prudence à Montauban, où la mairie indique suivre de près l’évolution de ces pratiques, bien utiles pour les locataires de passages, afin d’accéder à leur hébergement en toute autonomie.

Et depuis 2024, les communes disposent de nouveaux outils pour agir, grâce à la loi Le Meur sur le meublé de tourisme, votée pour favoriser le logement permanent au détriment des meublés touristiques. Elle permet notamment aux maires de réduire la durée maximale de location annuelle pour les meublés de tourisme, actuellement fixée à 120 jours.

« Le Conseil municipal pourrait délibérer pour limiter cette durée à 90 jours, par exemple, ce qui découragerait certains bailleurs », explique Vincent Bouillaguet. « Il y a aussi des mesures fiscales, mais cela ne relève pas directement du Conseil municipal. »

Pour l’heure, ni Cahors ni Montauban ne sont confrontées à une situation de surtourisme, comme certaines grandes villes. Mais les élus restent attentifs, soucieux de préserver l’équilibre entre attractivité touristique et qualité de vie des habitants.