Publié : 26 décembre 2024 à 15h57 par Fabien Taccard-Blanchin

Avec ces nouveaux défibrillateurs, le Lot devient plus petit

Les pompiers du Lot sont équipés depuis cet été d’un défibrillateur dernière génération et toutes options. Il permet notamment la communication d’informations, comme un électrocardiogramme, permettant un gain de temps précieux lors des interventions. Tous les véhicules d’urgences en seront équipés en 2025.

Le défibrillateur commiunique les informations à la tablette manipulée par l'agend du SDIS
Le défibrillateur commiunique les informations à la tablette manipulée par l'agend du SDIS
Crédit : @FTB-TOTEM

 

« Plus vite, plus près, plus sûr ». C’est ce que doit permettre le nouvel outil des pompiers du Lot, le défibrillateur DGT7 du fabricant Schiller, qui équipe la majorité des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) en France. Mais à la différence des autres départements, le Lot a fait le choix de prendre ce modèle, avec toutes les options qu’il propose, et de l’installer dans chacun de ses Véhicules de Secours et d'Assistance aux Victimes (VSAV).

La principale : la communication en temps réel des informations recueillies par l’appareil, via une tablette, et notamment l’électrocardiogramme. Le bilan est transmis au centre opérationnel des pompiers, à la régulation médicale et aux hôpitaux de destinations. Le tout grâce à une tablette, équipée d’une carte SIM multi opérateur pour optimiser la communication en cas d’absence de réseau.

Le médecin régulateur du SAMU, qui prend connaissance de l’électrocardiogramme réalisé dans le véhicule de secours, peut ainsi décider plus rapidement du choix à faire : envoyer un autre véhicule de secours ou orienter vers la structure la plus adaptée à l’état de la victime. Les pompiers deviennent les yeux du médecin, qui est alors plus proche de la victime. Et le département lui, devient plus petit.

Véhicule des Sapeurs pompiers du Lot
Véhicule des Sapeurs pompiers du Lot
Crédit : Véhicule des Sapeurs pompiers du Lot

 

Ces défibrillateurs sont aussi équipés d’un capteur (placé sur la poitrine) permettant d’accompagner les pompiers dans les premiers secours, et augmenter les chances de survie.

« Le capteur permet d'apprécier en temps réel la qualité de la réanimation, et donc en temps réel, l'équipier qui réanime sait s'il est efficace ou pas. Ce qui jusqu'à présent n'existait pas. Donc on a une vraie amélioration de la qualité de la réanimation. On a aussi une assistance apportée par la machine sur la fréquence à adopter sur le massage. Et on est le seul SDIS de France a l'avoir équipé d'un capteur de gaz carbonique expiré, qui permet aux personnels de santé de savoir si là aussi, on est dans la bonne pratique ou dans la récupération d'un rythme cardiaque efficace. »

Michel Taillade, infirmier en chef du SDIS du Lot

 

Les 42 exemplaires commandés, pour un coût total de 600.000 euros, entièrement pris en charge par le SDIS du Lot, équipent partiellement les centre de secours du département depuis cet été. Ces nouveaux appareils ont déjà permis une qualité de réanimation supérieure sur les interventions réalisées depuis, selon Michel Taillade.

 

"TRAITER EN PREMIER CE QUI TUE EN PREMIER"

Car si la réanimation de la personne reste la priorité absolue, le temps passé à intervenir est crucial.

« ça fait gagner du temps. Déjà dans la transmission en temps réel des données, mais également dans la capacité qu'a la machine à analyser le rythme cardiaque en cas d’arrêt cardiaque d'une victime, à administrer un choc plus rapidement qu'avant, et en l'adaptant à la morphologie de la victime. Donc on est toujours dans la course au temps, On dit souvent que les premières minutes comptent double, c'est un petit peu le positionnement des pompiers en arrivant. Donc cette machine, elle répond vraiment à ce que nous on appelle « traiter en premier, ce qui tue en premier ». »

Michel Taillade, infirmier en chef du SDIS du Lot

 

En France, 60.000 personnes décèdent chaque année d’un arrêt cardiaque (230 à 250 dans le Lot). On estime à 10% les chances de survie sans prise en charge, à 30% en cas d’intervention. Avec cet outil, c’est aussi les éventuelles séquelles qui permettent d’être réduites.