Une battue au loup interdite par la Préfecture de Corrèze

La question se pose encore : y aura-t-il en ce mercredi 1er octobre une battue au loup « symbolique » sur le plateau de Millevaches ? Depuis lundi, une partie du monde de l’élevage corrézien, FDSEA, JA, soutenue par la Chambre d'Agriculture, le département, l’association des maires et les chasseurs appelle à une battue sans armes, dans les bois de Saint Merd les Oussines. Sauf que ce mardi, en fin d’après-midi, la Préfecture  a officialisé, l’interdiction du rassemblement.

Troubles à l'ordre public

Mardi soir, du côté de la FDSEA, on confirmait maintenir la manifestation tout en rappelant son aspect symbolique. C'est en raison de l'état actuel du droit qui fait du loup une espèce non chassable que la préfecture l'a interdite. Mais aussi et peut-être surtout en raison de l'appel public diffusé depuis lundi soir, notamment sur les réseaux sociaux, qui, selon le préfet, "équivaut à une invitation à commettre un délit". Rappelons que porter une arme dans une manifestation est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45000€ d'amende. Or, dans l'appel originel lancé lundi par la FDSEA, on parle de battues aux loups, sans préciser le caractère symbolique, sans armes, de l'action, et c'est bien sûr volontaire. L'idée du syndicat était d'interpeller le grand public ou encore les pouvoirs publics, pari réussi ! Pour autant cette chasse aux loups peut, peut-être, présenter un risque de troubles à l'ordre public. C'est en tout cas l'avis du préfet de la Corrèze, Vincent Berton.

Attaques quotidiennes

Aujourd’hui, 7 loups dont 4 louveteaux sont officiellement recensés en Corrèze et les attaques sont désormais quotidiennes confirme Marie-France Forest, elle est la secrétaire générale de la FDSEA et la vice-présidente de la Chambre d’Agriculture de Corrèze. " On a des attaques quasi-quotidiennes et le changement cette année, c'est que au préalable, nous avions des attaques quasiment sur les ovins, maintenant on a des attaques sur les ovins et sur les bovins. Et une évolution aussi cette année, c'est que les attaques l'année dernière se faisaient quasiment exclusivement de nuit et maintenant elles se font de jour. Sachant que les éleveurs se sont équipés de chiens. On a plus de 90 chiens recensés sur les 10 communes qui sont vraiment impactées par le loup. On a des bergers qui sont embauchés, on a les filets (ndlr: filet de protection). Et on a toujours des attaques, qu'il y ait des filets, des chiens ou des bergers, et quasiment quotidiennes et surtout en plein jour, ce qui montre l'importance maintenant des impacts sur nos élevages." Selon Marie-France Forest, cette année, 200 ovins et une petite dizaine de veaux ont été prédatés par le loup en Corrèze.