Un télé coréenne découvre le safran du Tarn-et-Garonne

On l’appelle l’or rouge et son prix peut atteindre les 35 000 € le kilo. Le safran fait son retour en ce moment dans nos régions. Cet épice, on le retrouve principalement dans le Quercy et dans l’Albigeois. Son goût et son parfum si particulier attise la curiosité des pays étrangers. Récemment, une équipe de télévision de Corée est venue à Penne, entre Bruniquel et Saint-Antonin-Noble-Val pour tourner un reportage chez une safranière.

"Le safran est à Albi ce que le pastel est à Toulouse"

Installée sur le causse non loin des gorges de l’Aveyron, Denise Soulier cultive le safran depuis 1998 : 

 "A la fin du Moyen-Âge et jusqu'au XVIIIe siècle, le safran a fait la richesse de l’Albigeois jusqu’à Caussade et Montauban. On pourrait dire que le safran est à Albi ce que le pastel est à Toulouse. Des acheteurs venaient de très loin et notamment d'Allemagne qui ont apporté dans leur valise le protestantisme."

"En Corée on est très curieux de découvrir de nouvelles saveurs"

Cette connaissance historique et botanique, c'est justement ce que le réalisateur coréen Lee Wanbeom est venu chercher. Il travaille pour la chaîne publique NBS spécialisée dans les sujets agricoles. Avec son cadreur Seo Yongwon et sa traductrice Moonjin Kang, ils ont traversé 9000 km pour s’intéresser au vin de Bordeaux et au safran. Ces deux produits feront l'objet d'un reportage de 50 minutes : 

"Nous essayons de savoir pourquoi le safran est si rare et précieux. Quand on voit le travail et la quantité de fleur qu'il faut pour obtenir quelques grammes on comprend mieux. On a aussi voulu voir comment cette plante est cultivée ici car chez nous il n'est pas possible d'en produire pour des questions climatiques. C'est très exotique pour nous. En Corée on est très curieux de découvrir de nouvelles saveurs et on aime les choses de caractère."

Une chantilly safranée en dessert ?

Devant les caméras, Denise Soulier récolte les premières fleurs avant de retirer chaque pistil. Pour obtenir 100 grammes il faut ramasser 10 000 fleurs. Heureusement, seuls quelques brins de "vrai safran" suffisent à parfumer les plats. Après la parcelle, direction ensuite la cuisine où l'équipe de NBS font réaliser à Denise Soulier une recette de chantilly safranée accompagnée de petits gâteaux. Car le sucré s’adapte très bien à l’épice, insiste la productrice : 

"Tout le monde connaît le safran avec les plats salés et le riz, notamment la paëlla. Personnellement j'ai tendance à le proposer dans les desserts. Il s'accorde parfaitement avec le lait et les oeufs, donc les crèmes et les gâteaux. C'est un délice!"

Le reportage de 50 minutes sera diffusé sur la télé coréenne en fin d’année. De quoi inciter les spectateurs à visiter la France pour découvrir l’or rouge du Quercy et de l’Albigeois.

📍Denise Soulier, productrice de safran. La Revelle -  81140 Penne. Tel. 06 71 19 82 02.