Château de Penne : le rêve d’enfant continue pour Axel Letellier

Surplombant fièrement les gorges de l’Aveyron, le Château de Penne, situé à la lisière des départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne, n’est pas qu’un vestige de pierre. C’est un lieu où le Moyen Âge reprend vie, porté par la passion un peu déraisonnable d’Alexandre Letellier, architecte d’intérieur et propriétaire des lieux depuis près de vingt ans.

UN COUP DE FOUDRE D'ENFANCE

Tout a commencé dans les années 80. Alexandre n’a alors qu’une dizaine d’années lorsqu’il découvre le château lors d’un spectacle son et lumière. Invité à pique-niquer dans l’enceinte du logis, il tombe amoureux du site. À 14 ans, il ose même proposer au propriétaire de l’époque… 500 francs pour l’acheter ! Proposition refusée, mais la graine était semée. Il faudra attendre une quinzaine d’année supplémentaire, en 2006, pour qu’Alexandre et son épouse réalisent enfin ce rêve un peu fou.

UN CHANTIER SANS FIN MAIS PLEIN DE VIE

À son arrivée, la forteresse est envahie par la végétation. Avec l’aide des habitants de Penne, un premier grand débroussaillage est organisé. « On n’arrivait même pas à comprendre les volumes ni la disposition des bâtiments », se souvient Alexandre.
Depuis, les travaux avancent pierre après pierre, au rythme des saisons. Actuellement, trois maçons travaillent sur place pendant six semaines, épaulés par toute une équipe d’artisans et d’animateurs qui font revivre les savoir-faire médiévaux. Tourneur sur bois, forgeron, compagnie militaire médiévale, démonstrations de tir à l’arc et combats en armure… Les visiteurs, petits et grands, peuvent participer, frapper l’enclume, sculpter le bois ou simplement admirer les gestes d’autrefois.

RESTAURER COMME AU MOYEN-ÂGE

Pour Alexandre, il ne s’agit pas seulement de rénover, mais de comprendre et de montrer « comment on construisait au Moyen Âge ». Sur les échafaudages en bois, les tailleurs de pierre œuvrent en tenue médiévale, armés de burins et de marteaux, comme il y a des siècles. En 2025, le chantier se concentre sur le premier étage de la tour ronde et ses arcs de meurtrière. Dès 2026, les travaux s’attaqueront à l’extérieur de cette même tour, haute de 15 mètres, pour un chantier prévu sur deux ou trois ans.

UN CHATEAU À PARTAGER

« Ce n’est pas un château pour être seul dedans », insiste Alexandre Letellier. L’objectif a toujours été de l’ouvrir au public, de transmettre l’histoire et les techniques du Moyen Âge à tous, « de 7 à 77 ans ». Depuis l’an dernier, l’éclairage intégral du site permet même des visites nocturnes les lundis et mercredis soirs, dès 20h30. Deux heures et demie de balade à la fraîche, rythmées par des contes et des animations, pour une « expérience fantasmagorique » promet-il.