Top14 : Hugo Zabalza (Montauban) sans rancœur pour son retour à Paris

Pour l’ouverture du Top14, l’USM a les honneurs de la 1^ère rencontre de championnat. Ce sera à Paris, au stade Jean Bouin, contre le Stade Français (samedi 6 septembre, à 13h). Face à son ancien club, le demi de mêlée de l’US Montauban Hugo Zabalza (25 ans) devrait bien être aligné. Il avait été mis au repos pour la 2^e rencontre de préparation contre Bordeaux-Bègles, après avoir été touché à la crête iliaque contre Castres.

Hugo, vous revenez dans la capitale avec le maillot de Montauban, mais vous connaissez très bien cette équipe du Stade Français ?

Tout d'abord, je suis content de repartir là-bas parce que ç’a été une aventure sportive qui a été mitigée pour moi, mais c'est quand même un club qui m'a fait confiance, qui m'a donné un temps de jeu. Donc je suis très content de repartir là-bas parce que je vais revoir des amis, des coachs que j'apprécie beaucoup. Le retour là-bas va être très plaisant pour moi.

Est-ce que ce retour en Top14 et au Stade Français, vous le considérez comme une revanche ?

Non, non je n'ai pas de rancœur envers le Stade Français. Je pense que t'es revanchard quand t'as une rancœur. Moi je n'ai pas de rancœur, j'ai beaucoup appris avec ce club, ça m'a servi rugbystiquement, j'ai beaucoup évolué, j'ai appris un autre rugby. J'arrivais d'une culture bayonnaise où on jouait beaucoup et là je suis arrivé dans un style de jeu où la stratégie et la dépossession étaient vraiment mis en avant. Et j'ai compris, qu'en fait le jeu au pied n’était pas une forme de dépossession. Et c'était vraiment une arme. J'ai beaucoup appris là-bas et donc je suis très content de repartir là-bas. Et puis je me répète, j'ai gardé beaucoup de d'amitié là-bas. Le groupe vivait super bien, l'adaptation s'est faite très vite pour moi et je me sentais bien dans le groupe. Donc non, c'est génial de repartir là-bas.

AUCUNE RANCŒUR

Vous avez compris leurs difficultés de la saison dernière ?

Les voir en difficulté, ça m'a peiné. Et à la fois, je ne comprenais pas trop parce que l'effectif n'a pas changé tant que ça. Et l'année d'avant, on fait une demi-finale magnifique à Bordeaux et on perd sur un poteau. Et là, la saison dernière a été vraiment très, très compliquée. Il y a eu beaucoup de mouvements dans le club. On sait que c'est un club qui a pas mal de problèmes à côté, et je pense que ça a peut-être fait surface et c'est ça qui a mis un peu l'équipe en difficulté.

A quel match vous attendez-vous de leur part ? Ça va être forcément différent de la saison dernière.

Forcément. Il y a une stratégie qui est connue là-bas, où ça joue beaucoup l'occupation, la défense, et avec Paul (Gustard, l’entraineur, ndlr) c’est un secteur qui est travaillé énormément et qui est maîtrisé de sa part. Donc je pense que quand tu réattaques un championnat et que t'as été en difficulté, il faut que tu repartes sur les bases du rugby. Donc combat, conquête et le jeu d'occupation, le jeu au sol va être important. Et après je sais qu’ils avaient un paquet d'avant, et il n’a pas changé, qui est conquérant devant. Donc je pense que c'est sur ça qu’ils vont essayer de lancer leur saison et on est les premiers adversaires donc ça passera par nous.

Le jeu en mouvement, est-ce  là où vous pouvez essayer de les surprendre ?

Oui et non. Oui parce que d'abord il va falloir rivaliser si on veut déplacer le ballon, il faut qu'il y ait des bons rucks et que devant ça tienne la baraque parce que je n'ai jamais vu les trois-quarts déplacer le ballon jusqu'à l'aile, alors que devant ça charge à chaque impact. Donc on va jouer notre jeu, on essaie d'avoir un jeu le plus complet possible, en respectant le rugby et en fonction des zones de terrain. On respecte ce qu'on se dit et ce qu'on a mis en place depuis maintenant un an. Je pense que dans ce championnat, dans notre position, il faut qu'on ait aucun regret. Il faut qu'on puisse sortir des matchs en ayant donné le meilleur de nous-mêmes parce que ça va passer vite mais à la fois ça va être long. Il faudra vraiment profiter de cette saison au maximum.

En tant que numéro 9, il y a forcément beaucoup d'attentes, sur un poste quand même très exposé. Comment envisager ce défi ?

Forcément quand tu montes en niveau, les postes stratégiques sont mis en avant. Donc quand ça gagne et que ça réussit, bah t'es mis en avant. Mais quand c'est plus compliqué et que tu perds, bah il faut aussi accepter les critiques et que ce soit plus compliqué pour toi, et que tu sois mis sur le devant de la scène parce qu'il faut encaisser les coups pour l'équipe, c'est normal. On ne peut pas avoir que les récompenses quand ça gagne et donner aux autres quand ça perd. Donc moi j'accepte à 100% cette responsabilité dans l'équipe. Après oui, je sais que tu vas être un peu plus surveillé parce que les bords de rucks, les mecs sont plus attentifs, physiquement sont plus en forme, donc il y a moins d'espace et que faire des valises autour et porter les ballons, c'est un peu plus compliqué. Après il y a la pression qui est mise sur les sorties de camp. On sait qu'un neuf de Top14 prend plus de jeu au pied qu'en ProD2, donc c'est sûr que t'es plus exposé, donc naturellement t'es plus mis sur le devant de la scène. Après que ça marche ou que ça ne marche pas, c'est sûr que t'es plus mis en avant.

PROFITER DE LA SAISON AU MAXIMUM

La pression est montée cette semaine ?

Non, ce n'est pas de la pression, c'est l'excitation. Tu sors de 3 matches de phases finales qui sont grandioses pour le club. Pour nous en fait, l'atmosphère était décuplée et était ressentie dans les tribunes, mais nous, on était les acteurs principaux et cette joie, elle était démultipliée pour nous. C'est à dire qu'en fait quand on sort de cette finale, c'est un soulagement. Ça fait 11 mois qu'on travaille et on gagne un championnat, c'est la plus belle chose qui puisse arriver pour une équipe, donc franchement on n'a pas de pression. On est vraiment très excités de commencer le Top14, je pense qu'on l'a volé à personne. Tu peux gagner un match comme ça, mais en gagner 3 d'affilée, ce n'est pas du hasard. On est là, à notre place et maintenant on va se battre avec nos armes, ça c'est clair. On sait qu'on est moins armé que ces équipes qui sont plus solides sur la longueur et que nous on est le Petit Poucet qui monte. Mais on a un groupe de caractère et on va tout donner pour pouvoir rivaliser dans ce championnat et nous montrer à nous-même aussi de quoi on est capable.

Justement, ça pique le groupe de voir que tout le monde vous voit descendre ?

C'est quelque chose de naturel je pense. Quand on voit, on ne peut pas se mentir, la différence qu'il y a entre le Top14 et la ProD2, c'est normal que le promu soit mis en avant pour redescendre. Honnêtement, même une très belle équipe de Vannes, a craqué sur le dernier mois et c'est vraiment dommage. Donc qu'on soit mis par tout le monde en bas, c'est naturel. Honnêtement, je serai dans une autre équipe, je verrai le promu en bas, c'est tout à fait logique. Mais non, c'est excitant. C'est excitant parce que c'est un peu la place que qu'on a eu pendant ces phases finales et même dans le championnat parce que on a commencé par un objectif de maintien et on est monté en puissance petit à petit. Donc je pense qu'il faut faire les choses dans l'ordre. On va arriver dans ce championnat, on ne sait pas où on met les pieds parce qu'on a on a un groupe qui est forcément, pas très expérimenté dans ce championnat. Mais voilà, c'est excitant d'être à la découverte d'un Top14.