6 février 2024 à 16h30 par Johan Gesrel

Tarn-et-Garonne : des chats drogués aux Lexomil et jetés de la voiture

Un père et sa fille ont été condamnés à des peines d'amende par le tribunal de Montauban pour avoir drogué et abandonné une dizaines de chats dans la nature à St-Antonin-Noble-Val. Une peine insuffisante pour les associations de défense des animaux.

Elisabeth Fernandez, présidente des Chats Libres de Mélie à Nègrepelisse et son avocate.
Elisabeth Fernandez, présidente des Chats Libres de Mélie à Nègrepelisse et son avocate.
Crédit : Johan Gesrel

Une père âgé d'une cinquantaine d'années et sa fille âgé d'une vingtaine d'années étaient jugés ce mardi 6 février devant le tribunal judiciaire de Montauban. Ils étaient poursuivis pour abandon d'animaux. En juillet dernier, ils tentent d'appeler plusieurs associations pour prendre en charge une dizaine de chats adultes âgés de 1 à 5 ans qui vivent dans une maison familiale à Vaïssac. Ils sont pressés et pour cause : l'épouse du monsieur est malade et doit être hospitalisée.

"Sur les dix chats, seuls deux ont survécu"

Faute de réponse rapide des associations et des refuges, le père et la fille vont alors d'abandonner la dizaine de chats en pleine nature à Saint-Antonin-Noble-Val. Pour ce faire, ils décident de droguer les chats avec du Lexomil, un tranquilisant réservé aux être humains. Ils prennent alors la direction de Saint-Antonin-Noble-Val où il abandonnent les animaux en les jetant un à un par la fenêtre de la voiture. Elisabeth Fernandez, présidente des Chats Libres de Mélie à Nègrepelisse, partie civile dans ce dossier a été alertée grâce à une assistante vétérinaire qui par chance suivait la voiture et qui a tout filmé :

"Ils ont quand même balancé de la fenêtre les dix chats par la fenêtre en roulant dans une campagne où il n'y a personne et de nuit pour qu'on ne les voit pas. Sur les dix chats, seuls quatre ont été retrouvés et deux ont survécu. Pépito et Panda, c'est leur nom, ont repris du poil de la bête. Il vont maintenant être confiés à un refuge en vue d'une adoption."

Jugés sur reconnaissance préalable de culpabilité, le père et la fille ont bien évidemment reconnu les faits. Le père écope d'un stage de citoyenneté à effectuer dans les six mois. Sa fille écope de 500€ avec sursis. L'association One Voice et les Chats de Mélie, parties civiles, ont réussi à obtenir 100€ de dommages et intérêts chacune. Pour Elisabeth Fernandez, c'est insuffisant :

"On estime en 2024 que les animaux ont des droits et on voit ici qu'ils ne sont pas appliqués (...) On avait des vidéos et des photos qui ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à eux, heureusement. Mais quand on voit la peine prononcée, on se demande si ça valait le coup."