Publié : 23 juillet 2025 à 12h00 par Fabien Taccard-Blanchin

Permis de chasse : "c'est rassurant pour tout le monde"

Il est obligatoire pour participer à une battue, l’examen du permis de chasser est organisé par l’Office Français de la Biodiversité, en collaboration avec les fédérations départementales. Plus complexe qu’il n’y parait, ce permis est en tout point « rassurant pour tout le monde », comme le confie la préfète du Lot.

Permis de chasse Lot 2
Permis de chasse Lot 2
Crédit : FTB - TOTEM

 

Souvent comparé à l’examen du permis de conduire pour sa forme (partie théorique puis pratique), le permis de chasse est en réalité plus compliqué à obtenir : 70% de taux de réussite, contre 73 pour ceux au volant.

Cet examen, né en 1974 (avec une partie purement théorique dans un premier temps), a connu plusieurs évolutions (1994, 2001, 2003) pour connaitre sa forme actuelle depuis 2014, avec un examen unique, théorie et pratique passés sur la même journée. Une décision prise au regard des statistiques d’accident explique Jean-Emilien Chauchard, technicien à la fédération départementale des chasseurs du Lot.

« Le programme de ce parcours pratique a été mis en place avec essentiellement, la volonté d’adopter les bons réflexes. On a constaté que ces statistiques d’accident révélaient beaucoup un manque de gestes élémentaires de sécurité. Une arme mal vérifiée avant rangement dans la voiture, des gestes élémentaires pour fermer une arme. Donc le permis a voulu reprendre ces fondamentaux dans le parcours, qui se veut le reflet de toutes les situations de chasse que le candidat aura à pratiquer dans sa vie de chasseur ».

 

L’examen est évalué sur 31 points, et il en faut 25 pour pouvoir l’obtenir. Sachant qu’une question est éliminatoire, elle porte bien évidemment sur la sécurité à la chasse.

Lors de la phase pratique, 4 ateliers sont effectués :

  • Parcours de chasse simulé avec tir à blanc
  • Transport d’une arme dans un véhicule
  • Epreuve de tir à l’arme à canons basculants ou semi-automatique
  • Epreuve de tir à l’arme à canon rayé sur sanglier courant
Permis de chasse Lot 1

Un examen loin d’être facile, comme le confirme ce candidat, l’ayant réussi, pour lui c’est l’équivalent d’une semaine entière de travail non-stop :

« C’est extrêmement difficile. Je pensais qu’il fallait juste arriver et s’inscrire sur un registre et après on n’en parle plus. Et en fin de compte il y a deux choses à travailler, la première c’est la sécurité avec l’arme et comment on la manipule. Et c’est hyper chronométré, il faut faire attention à chaque petit mouvement, si le doigt est un petit peu sur la gâchette au mauvais moment on est éliminé, si on ne vérifie pas l’arme on est éliminé. »

 

Côté théorique, ce sont la aussi 4 thèmes qui sont abordés :

  • Connaissance de la faune sauvage et de ses habitants
  • Connaissance de la chasse
  • Lois et règlement concernant la police de la chasse et de la protection de la nature
  • Emploi des armes et des munitions

 

« Il y a aussi 400 et quelques questions à bucher à fond. Apprendre par cœur c’est compliqué, donc oui c’est hyper complet et hyper dur. Du coup c’est extrêmement rassurant, par rapport à tous les chasseurs et comment on est formés ».

 

Pour y parvenir, il y a au préalable une formation théorique d’une journée à Cahors, où toutes les thématiques de l’examen sont abordées. Et notamment pour les néo-chasseurs selon Jean-Emilien Chauchard. -

« On n’est plus sur un profil où on avait 80-90% de fils de famille chasseurs, où on était un peu chasseur par hérédité, mais on est aussi sur un profil de nouveaux arrivants à la chasse, qui découvrent tout. Les armes, les races de chiens, la réglementation, les territoires. Tout ça fait qu’ils ont peut-être un challenge à relever plus important que ce qui était fait avant ».

 

UNE FORMATION (PRESQUE) GRATUITE DANS LE DEPARTEMENT DU LOT

Dans le Lot, 400 journées de formations pratiques ont été dispensées depuis 2003, avec 4.500 candidats. Ce sont aujourd’hui 5 sessions chaque année, avec 220 candidats au total. La fédération souligne qu’elle est l’une des rares à prendre en charge le permis (seuls 46 euros correspondant aux différents frais de dossiers restent à la charge du candidat).

Une présentation effectuée devant la préfète du Lot, Claire Raulin, venue signer le schéma cynégétique ce lundi 21 juillet à Gramat, qui a eu pour effet de la rassurer :

« C’est rassurant pour tout le monde, pour la chasse. Car la chasse collective est pratiquée dans le département, pour chasser le grand gibier dont on a besoin qu’il soit régulé. En particulier les sangliers. C’est rassurant pour les autres usages de la campagne, et pour permettre aux non-chasseurs comme aux chasseurs d’être en sécurité. »

 

Et d’éviter un nouveau drame, comme en ce début d’année dans le Lot à Lamothe-Cassel ou en 2020 à Calvignac .

La préfète du Lot et les responsables de la Férédaration de chasse, ainsi que l'OFB et gendarmes
La préfète du Lot et les responsables de la Férédaration de chasse, ainsi que l'OFB
Crédit : FTB - TOTEM

NOUVEAU SCHÉMA CYNEGETIQUE SIGNÉE

Le nouveau schéma cynégétique du Lot a été signé l’occasion de la venue de la préfète au centre de formation pratique de la Fédération des chasseurs. Ce schéma, le 3e pour le département, porte sur une durée de 6ans. Soumis au préalable à une enquête publique, il place la sécurité en grande priorité. Le document, de 88 pages, se penche sur les différentes règles de chasse dans le département (date, lieux, obligations de prélèvement : nombre et type d’animaux…).

Un grand jour pour le président de la fédération départementale de chasse du Lot, Michel Bouscary :

« Concernant les espaces, ça change peu ou pas parce que nous ne chassons que sur des territoires dont les droits de chasse ont été apportés par les propriétaires, ce qui veut dire qu’ils ont délaissé le droit de chasse pour nous l'attribuer. Les prélèvements ont explosé en quelques années, comme dans beaucoup de départements en France. Nous sommes passés de 4900 prélèvements à maintenant près de 11000 pour les sangliers, nous sommes à 10000 prélèvements de chevreuils par an et quasiment 400 grands cervidés, les cerfs. On est obligé parce que les fédérations ont en charge d'indemniser les dégâts causés aux agriculteurs sur les cultures. Et vu le montant que l'on paye, on ne peut pas continuer, on se doit de prélever un maximum d'animaux. »