Montauban : une adjointe condamnée pour avoir spolié un homme de 98 ans de 56 000€

Danielle Amouroux, conseillère municipale de Montauban, âgée 77 ans, a été condamnée ce mardi 14 octobre à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel pour avoir abusé de la faiblesse d’un homme de 98 ans en lui faisant signer des chèques pour un montant total de 56 000€ versés sur son propre compte. La victime Egidio Budoia est le père de Jean-Luc Budoia, ancien conseiller municipal de Montauban chargé du handicap.

"Victime d'une escroquerie à l'amour et endettée"

Absente en mars pour des raisons médicales lors de la première audience de comparution, Danielle Amouroux, s’est à nouveau faîte portée pâle ce mardi 14 octobre. C’est donc par la voix de son avocate, collaboratrice de Laurent De Caunes retenu sur le procès Jubillar à Albi qu’elle s’est exprimée. « Danielle Amouroux reconnaît pleinement les faits et présente ses excuses. Il faut contextualiser les faits. Madame Amouroux a été victime d’une escroquerie à l’amour et vivait depuis avec des dettes », justifie la défense.

Un changement total de position après avoir longtemps nié sa culpabilité lors de sa garde à vue et durant l’enquête. Entre 2018 et 2023, l’adjointe de quartier déléguée au Conseil des droits et des devoirs des familles a fait signer au nonagénaire, son « papa de coeur », 41 chèques pour des montants allant de 500€ à 10 000€ versés systématiquement sur son compte. La moitié de ces chèques étaient rédigée de la main de l’élue municipale. « Danielle Amouroux a spolié un homme de 98 ans par envie et pour agrémenter son quotidien, se payer des cadeaux comme un vélo électrique », fustige Elodie Cipière l’avocate de la victime.

"Madame Amouroux a trouvé sa bonne oie"

En 2023, une conseillère bancaire met fin à cette spirale et alerte le parquet de Montauban après avoir reçu en entretien M. Budoia et Mme Amouroux « très pressante » de lui faire signer des papiers pour être désignée comme la future détentrice de son assurance vie. L’enquête a révélé qu’un autre rendez-vous a eu lieu chez un notaire pour un mandat de protection future qui aurait permis à l’élue de mettre sous tutelle la victime.

« Mme Amouroux avait trouvé sa bonne oie » constate la vice-procureur Alice Gardair qui s’interroge cependant « sur l’étendue réelle du préjudice ». Elle requiert contre Danielle Amouroux 6 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, obligation de rembourser la victime et interdiction d’entrer en contact avec elle. Décision suivie par les juges qui oblige cette proche de Brigitte Barèges à verser 1500€ au titre du préjudice moral au nonagénaire.

La victime de 98 ans témoigne sur TOTEM

Présent lors du procès, Egidio Budoia, 98 ans, s’est dit satisfait de cette décision au micro de TOTEM : « quand elle viendra à Montauban, elle devra changer de côté. Cet argent je l’ai gagné en transpirant avec mon entreprise. Personne ne m’en a fait cadeau. J’aurais préféré le donner à mon petit-fils. »