Publié : 28 avril 2025 à 19h13 par Johan Gesrel

Montauban. Affaire Portal : "les dépouilles de mon frère et mon père n'ont jamais été restituées"

Ce lundi 28 avril, à Montauban (Tarn-et-Garonne) Marie-Agnès Portal, dernière témoin vivante du siège de La Fumade a fait poser des plaques en mémoire de son frère et son père. 50 ans après, les dépouilles restent introuvables.

Marie-Agnès Portal devant les plaques posées sur le caveau au cimetière de Montauban.
Marie-Agnès Portal devant les plaques posées sur le caveau au cimetière de Montauban.
Crédit : Johan GESREL

C'est l'histoire d'un faits-divers qui a fait couler beaucoup d'encre durant les années 70 et tenu la France en haleine. Dans le Tarn-et-Garonne, beaucoup s'en souviennent encore. On l'appelle l'affaire Portal, du nom de cette famille de noble désargentée retranchée durant deux ans dans son manoir de La Fumade à Saint-Nauphary près de Montauban. 

Un cercueil entreposé durant 22 mois

Léonce Portal, 89 ans, son épouse Anna, 49 ans, et leurs deux enfants Marie-Agnès et Jean-Louis, âgés d’une vingtaine d’années, vivent dans cette demeure entourée de 157 hectares de terres agricoles. Endettée, la famille vit reclue chez elle. En 1973, le domaine est vendu aux enchères par adjudication mais les Portal refusent de quitter les lieux, armés et défiant les forces de l'ordre. Le

Dans la nuit du , le manoir est pris d’assaut par des gendarmes d’élite. Jean-Louis est mortellement blessé. Anna et sa fille Marie-Agnès sont internées dans des cellules carcérales de l’hôpital psychiatrique de la Grave à Toulouse.

André CrosCette photographie provient du fonds André Cros, conservé par les archives municipales de la ville de Toulouse et placé sous licence CC BY-SA 4.0 par la délibération n°27.3 du 23 juin 2017 du Conseil Municipal de la Ville de Toulouse.

Des plaques à défaut d'avoir les dépouilles

Ce lundi 28 avril, Marie-Agnès Portal a fait poser au cimetière de Montauban trois plaques en souvenir de ses parents et de son frère. A ce jour, les dépouilles de Jean-Louis et Léonce n'ont jamais été restituées à la famille :

"Mon frère et mon père n'ont pas de sépulture. J'ai entamé des démarches pour faire des plaques en leur souvenir. Pour moi c'est symbolique car leurs dépouilles n'ont jamais été restituées. Elles étaient à Saint-Nauphary à l'époque. On a suivi durant deux ou trois ans et puis ça a été oublié. On ne sait pas où elles sont. Le temps a apaisé les choses mais ça reste malheureux car mon frère ne méritait pas de mourir comme ça. Jean-Louis a été inhumé de nuit pire qu'un brigand, comme s'il avait tué vingt personnes. C'est ça le plus dur. "