20 décembre 2023 à 12h08 par Tiphaine Coulon

Loi immigration : le département du Lot refuse d'appliquer la préférence nationale

Dans un communiqué, le département du Lot indique vouloir créer une nouvelle allocation universelle d'autonomie.

TOTEM

C'est par un communiqué publié ce mercredi 20 décembre que le Département du Lot annonce son refus "d’appliquer la préférence nationale". La collectivité, présidée par l'ex PS Serge Rigal, explique aussi vouloir proposer la création d'une "nouvelle allocation d’autonomie universelle qui donnera exactement les mêmes droits aux Lotois qui seraient exclus par cette loi".

Le communiqué explique qu'une des mesures de la loi immigration, adoptée dans la soirée du 19 décembre, concerne directement le département du Lot.

"L’article 19 de cette loi instaure ainsi le principe de la préférence nationale pour l’attribution de l’allocation personnalisée d’autonomie. Or, cette allocation est attribuée et payée par le Département au bénéfice de tous les habitants du Lot qui ont besoin d’aide pour bien vieillir à domicile comme en établissement. C’est une aide universelle, que l’on soit pauvre ou riche, uniquement conditionnée au fait d’habiter régulièrement dans notre territoire et d’avoir une dépendance médicalement constatée. L’adoption de cette nouvelle loi instaure une différence entre les Lotois français ou étrangers extra-communautaires, ces derniers ne pourront plus accéder à cette aide qu’à la condition de justifier de deux ans et demi de cotisations ou cinq années de résidence", explique la collectivité. Qui poursuit "le Département du Lot refuse d’instaurer la préférence nationale dans les politiques dont il a la charge".

Dans ce même communiqué, le président du Département du Lot, Serge Rigal, "salue la conscience républicaine des sénateurs du Lot qui ont voté contre ce texte et déplore le vote unanime des deux députés lotois en faveur de cette loi qui discrimine".

Interrogé par l'AFP, Serge Rigal a qualifié la loi immigration de "honte pour notre pays" et indiqué qu'il allait proposer les 6 et 7 février la création de cette nouvelle allocation. Il explique aussi avoir fait part de cette décision à d'autres présidents de conseils départementaux, sans savoir si son initiative va être suivie.