3 mai 2023 à 18h25 par Johan Gesrel

Les producteurs de noix peinent à écouler leurs stocks

Les nuciculteurs du Lot ont mené plusieurs opérations de contrôle des étiquettes dans des grandes surfaces de Cahors ce mercredi matin.

Le propriétaire de Leclerc Cahors Antoine Marty échange avec Lydie Leymarie de la FDSEA.
Le propriétaire de Leclerc Cahors Antoine Marty échange avec Lydie Leymarie de la FDSEA.
Crédit : Johan Gesrel

Les producteurs de noix sont dans la tourmente. Depuis quelques mois les problèmes s’accumulent pour la filière : malgré une récolte de l’an dernier exceptionnelle, les ventes ne suivent pas avec des noix achetées en-dessous du prix de revient. Lydie Leymarie représente la filière noix pour la FDSEA du Lot :

"Le coût de production est de 2€80 le kilo sauf qu'on nous achète nos noix entre 50 centimes et 1€20. Comment s'en sortir dans ce cas ? De plus, nous avons 2000 tonnes de noix invendues."

Conséquence : les stocks s’accumulent dans les fermes. A cela s’ajoute la concurrence étrangère du Chili et des Etats-Unis mais pas seulement. Georges Delvert préside le comité interprofessionnel des fruits à coque du Lot. Il demande le déblocage d’un fond d’urgence :

"Il y a trois ans la Chine importait des noix. Aujourd'hui, elle met 300 000 tonnes sur le marché mondial. Quand on voit qu'en France on produit péniblement 40 000 tonnes, on voit bien la catastrophe qui vient. Avec la récession, on se prend tout ça de plein fouet. Si le gouvernement n'agit pas, il assumera la fin de la filière noix française".

Des produits bleu-blanc-rouge pas si français que ça

Face à cette situation, les producteurs emmenés par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont mené des opérations de contrôle dans plusieurs grandes surfaces de Cahors. Au magasin Leclerc, ils ont constaté des produits venus de Moldavie, conditionnés en France et donc vendus avec un drapeau tricolore. "Une tromperie" pour les nuciculteurs qui ont demandé au propriétaire de l'hypermarché Antoine Marty de retirer ce produit des rayons. Le dirigeant de bonne foi s'est engagé à déréférencer ce genre de sachet.

Un dialogue soutenu mais cordial s'est engagé avec les producteurs pour tenter de comprendre à quel prix certaines noix du Lot sont vendues par les intermédiaires. Après cette tournée, les nuciculteurs se sont rendus sur le marché de Cahors pour faire de la pédagogie auprès des consommateurs en distribuant des poches de noix. Une délégation a ensuite été reçue par la préfète Mireille Larrède.