Publié : 4 septembre 2025 à 21h51 par Johan Gesrel
Le Vieux Fusil a 50 ans : "mon père voulait tourner en Tarn-et-Garonne"
C’est un des films préférés des Français : Le Vieux Fusil avec Philippe Noiret et Romy Schneider fête ses 50 ans. Le fils du réalisateur Robert Enrico et l'assistant réalisateur de l'époque Jean Achache viendront témoigner ce week-end à Bruniquel. Interview croisée sur TOTEM.
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Sorti en salles le 22 août 1975 et couronné par trois César, le film Le Vieux Fusil de Robert Enrico ne cesse de susciter un intérêt. Cinquante ans, de nombreuses manifestations sont organisées dans le Tarn-et-Garonne où le tournage s'est déroulé. Montauban, Montricoux, Bruniquel ont servi de décor. De nombreux habitants ont été figurants dans ce film où l'histoire se déroule sous l'Occupation allemande. Un film dramatique dominé par le thème de la vengeance porté par les inoubliables Philippe Noiret et Romy Schneider.
Pour fêter cet anniversaire, les châteaux de Bruniquel accueillent une série d'événement à partir de ce vendredi 5 septembre Jérôme Enrico, fils de Robert Enrico et Jean Achache assistant réalisateur lors du tournage. Tous deux ont répondu aux questions de TOTEM.
Quels souvenirs du Vieux Fusil avez-vous ? Le tournage n'a pas été de tout repos ?
Jean Achache : Le premier jour de tournage a été compliqué parce que Romy avait eu un décès dans sa famille. Du coup, elle est arrivée très en retard. Mais au-delà de ça, tout s'est passé tout à fait formidablement avec elle. Le film lui-même était compliqué à faire. Il y avait une espèce de poids qui pesait sur le film car le producteur a subi un accident de voiture dans les premiers jours de tournage. Du coup, les chefs d'équipe ont accepté de ne pas être payés pendant un certain nombre de semaines. Et donc ça a créé aussi une certaine tension.
Jérôme Enrico : C'est Alain Belmondo (décédé le 27 août dernier, ndlr), le frère de Jean-Paul Belmondo, qui était directeur de production qui a repris en main et le film a poursuivi son chemin. Mais ça n'a pas été un long fleuve tranquille.
Montauban et Bruniquel occupent une place importante dans le scénario?
Jérôme Enrico : Robert voulait tourner dans la région du Tarn-et-Garonne, là où ma mère avait vécu la guerre, en zone libre. Mon grand-père était un responsable important de la résistance et la famille s'est réfugiée à Montauban sous une autre identité. Et Robert a eu l'idée que ça pourrait être une région formidable pour planter le décor de son film. Je crois qu'ils ont cherché longtemps le château que le personnage de Philippe Noiret est censé restaurer. Ils ont tourné longtemps autour de Cahors et finalement ils ont trouvé Bruniquel. Il y a aussi un deuxème château, celui de Bonaguil (Lot-et-Garonne).
Est-ce vrai que le château de Bruniquel a failli brûler durant le tournage ?
Jean Achache : Vous parlez de la scène d'incendie du château déclenchée à la fin du film par Philippe Noiret qui casse la glace et inonde le salon de flammes. La scène du salon est tournée à Montauban. D'ailleurs au cours de la scène, des cascadeurs se sont un peu blessés. Ensuite, il y a les raccords à l'extérieur du château, dans la cour où on avait mis un certain nombre de points de feu. On avait des flammes qui sortaient aussi de la pièce censée être le salon. On avait préparé les choses avec un camion de pompiers prêt à intervenir. L'ingénieur du son a demandé à ce qu'on arrête le camion de pompiers parce qu'il faisait beaucoup de bruit. On a donc arrêté le camion de pompiers, on a mis le feu. Mais après la scène, quand il a fallu éteindre les feux, le camion de pompiers n'a pas redémarré. Il y a eu quelques minutes d'interrogation... Il y a eu beaucoup de fumée. Il y a eu des petits morceaux de volets qui ont été un tout petit peu endommagés. Mais bon, on était loin de mettre le feu au château quand même...
En quoi le Vieux Fusil est un tournant dans votre carrière et celle de Robert Enrico ?
Jean Achache : J'étais encore un gamin lors du tournage. J'avais 23 ans et j'étais assistant réalisateur, vous imaginez. J'ai beaucoup appris sur ce film. Pour moi, c'est vraiment le film du passage à l'âge adulte. Ce qui fait que quand on m'a dit que c'était les 50 ans, j'ai pris un sérieux coup de vieux quand même.
Jérôme Enrico : C'est un des plus gros succès commerciaux de mon père avec en plus cette reconaissance et ces trois César. C'est un film qui n'était pas une chose évidente au départ. À l'origine, mon père avait pensé à Lino Ventura avec lequel il avait déjà fait plusieurs films. A juste titr Lino lui a dit, si tu me prends pour jouer ce ce rôle, on va savoir tout de suite que je vais aller jusqu'au bout. Et la fin de l'histoire, en fait, ça n'aura pas d'intérêt. Et donc il y a eu toute une évolution jusqu'à choisir Philippe Noiret. Et puis Romy Schneider, une actrice d'origine allemande pour jouer cette femme victime SS qui remontent au moment de la la débâcle allemande. C'était un film compliqué sur une petite musique complexe de François de Roubaix. Claude Sautet a aussi apporté son grain de sel à un moment donné pour peaufiner le personnage féminin et l'emplacement de tous ces flash-back autour de ces moments de bonheur perdus. Bref, ce n'était pas du tout gagné d'avance. C'est donc un film qui reste très important dans la filmographie de mon père.
Le programme des 50 ans du "Vieux Fusil" à Bruniquel
Vendredi 5 septembre :
- 18h : Inauguration du week-end dans l’enceinte des châteaux
en présence de Jérôme Enrico, réalisateur, scénariste et producteur, de Jean Achache, assistant réalisateur sur le tournage, réalisateur et écrivain, de Jeff Domenech, réalisateur, écrivain et biographe de Jean-Paul Belmondo.
- Présence de foodtruck pour se restaurer
- 21h15 : projection du film sur l’esplanade des châteaux puis échange avec les participants au tournage
Samedi 6 septembre :
- 10h30, 11h, 14h30 et 15h : Départ des visites guidées spéciales Vieux Fusil à l’accueil des châteaux
- 10h, 11h, 14h, 15h, 16h : Animation Micro-folie, musée numérique interactif
- 18h : Conférence
« Le 7ᵉ art et la Seconde Guerre mondiale : un vecteur de mémoire ? Écriture ou réécriture de l’histoire. » par Laurence Héritier, directrice du Musée de la résistance de Montauban, en partenariat avec l’ONAC .
- 20h : Soirée festive avec un concert du groupe Vent que dança et un petit bal. Repas proposé la ferme auberge des Chênes.
Dimanche 7 septembre
- 10h30, 11h, 14h30 et 15h : Départ des visites guidées spéciales Vieux Fusil à l’accueil des châteaux
- 12h : Repas proposé par la ferme auberge des Chênes
- 16h : lecture des souvenirs de Jean Achache, assistant réalisateur sur le tournage
Informations et tarifs sur notre site internet : https://leschateauxdebruniquel.fr/
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