Publié : 25 juin 2025 à 16h37 par Hélène Gosselin
La scierie du Bleymard est sauvée et va même se développer grâce à la solidarité
Quatre salariés ont repris leur outil de travail avec l'aide d'actionnaires privés et l'investissement d'une entreprise leader dans son domaine, l'Union forestière viganaise
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Ils sont 41 actionnaires à s'être mobilisés pour la reprise de cette entreprise emblématique du Bleymard (Lozère). Quand au mois de mars dernier, Neofor a annoncer son désengagement de la scierie, elle a proposé aux salariés de la leur céder contre leurs indemnités de licenciement. Sur les sept employés, quatre ont accepté l'accord et se sont lancés dans l'aventure, soutenus bénévolement par Lionel Boudoussier, consultant en entreprise.
Ce mardi 24 juin, une réunion d'information était organisée dans la salle des fêtes du Bleymard pour informer la population du montage du projet, la date butoir de fermeture étant le lundi 30 juin prochain.
Et c'est une excellente nouvelle qu'est venu annoncer Lionel Boudoussier :
Dans le projet initial, j'avais prévu de faire un appel à l'actionnariat privé. J'avais imaginé un apport de 90 000€ qui pour moi était un montant assez ambitieux. Aujourd'hui, on a allègrement passé les 130 000€ ! À partir de là, on a pu obtenir un prêt de la part du CIC qui s'est substitué à la Communauté de communes et ce qui a permis de valoriser les actions des salariés. Et au fur et à mesure de l'instruction du dossier, on s'est rendu compte que, en discutant pour retrouver la confiance avec les fournisseurs et les clients qu'il y avait d'autres acteurs qui pouvaient intervenir dans le dossier. On a pu associer un industriel du bois, l'Union forestière viganaise, qui est leader sur son marché et qui vient prendre 40% dans le capital de la société tout en garantissant l'actionnariat privé et les intérêts des salariés. Si on n'avait pas eu les actionnaires privés qui ont autant souscrit au projet, on n'aurait pas eu les armes de la négociation pour obtenir tout ce qu'on avait envisagé pour la protection à la fois des salariés, des actionnaires et la maintenance d'un projet dans cet environnement solidaire. C'est une excellente nouvelle que ça puisse continuer et c'est une excellente nouvelle que ça puisse continuer sous cette forme.
Et non seulement la scierie va continuer de tourner, mais elle va même se développer.
La scie telle qu'elle existe aujourd'hui et qui date de 1988, va continuer à faire ce qu'elle sait faire. Cette scierie est une des rares qui est capable de passer des gros diamètres et des grandes longueurs. Les salariés continuent aussi à faire leur métier tel qu'ils le faisaient jusqu'à maintenant. Sauf qu'ils le font dans un environnement qui est beaucoup plus "économie solidaire" parce qu'ils sont aussi au capital et par conséquent, ils participent à la décision. "Éco-solidaires" dans le sens où se sont rajoutés un certain nombre d'actionnaires privés, et dans un monde qui est globalisé, avec l'intervention de l'industriel qui vient à la fois amener de la sécurité, de la durabilité et l'investissement. Dès le départ est prévu de rajouter des investissements, notamment une écorceuse pour permettre d'accroître le volume de production, mais tout en respectant le cahier des charges qu'on avait défini.
Le projet initial qui consistait à reprendre l'entreprise par 4 salariés et à produire 13m3 de bois rond par jour va passer rapidement à 6 ou 7 salariés et produire le double de volume.