Eric Coquerel : "je comprends la colère et l'écoeurement des Français"

Les intentions sont claires : les députés de la France insoumise vont déposer une motion de censure contre Sébastien Lecornu ce lundi 13 octobre. Trois jours seulement après sa nomination à Matignon au terme d'une semaine marquée par sa démission, des discussions et donc sa reconduction au poste de Premier ministre. Plus que jamais, les membres du parti de Jean-Luc Melenchon appellent au départ d'Emmanuel Macron.

Eric Coquerel, député et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, est en Aveyron ce samedi 11 octobre. Il participera à une réunion publique à Aubin à 18 heures, à l'invitation du député de l'Aveyron Laurent Alexandre.

Vous venez en Aveyron pour montrer que notre budget est possible. Je suppose que vous vous attendez quand même à voir beaucoup de colère aussi de la part des électeurs qui se sentent méprisés.

Ah très franchement, je comprends la colère et l'écœurement des Français. Aujourd'hui, c'est partout pareil, c'est-à-dire aussi bien dans les départements ruraux comme l'Aveyron que par exemple dans mon département de Seine-Saint-Denis qui est évidemment beaucoup plus urbanisé. Il y a un écœurement d'abord d'une première chose, c'est quand même le déni démocratique que représente Emmanuel Macron depuis un an. Il n'y a pas une démocratie en Europe, où on imagine ce cas de figure. 

Mais écœurement aussi des politiques. On a des politiques qui ont voulu favoriser les ultra-riches en espérant que ça rejaillisse sur toute l'économie. Et le bilan, c'est que si je prends par exemple un sujet, l'industrie, qui est évidemment important, là où nous allons faire le meeting avec Laurent Alexandre, Aubin, c'est-à-dire ce qui est encore un des pôles industriels dans l'Aveyron, l'industrie est passée en dessous de 10% du PIB pour la première fois depuis la 5e République. On a une destruction totale du tissu industriel. Et si Emmanuel Macron parvenait à appliquer le budget qui va arriver lundi à l'Assemblée, tout ça s'aggraverait encore.

Le risque, c'est que les Français n'aillent plus voter, en se disant que de toute façon, cela ne sert à rien ?

Vous touchez l'exact problème que nous avons. Il ne faudrait pas que la colère se transforme en écœurement et en désintérêt en fait, parce que c'est peut-être ce qu'attend Emmanuel Macron. On sait très bien que les électeurs de ce que nous, on appelle l'extrême centre, se déplacent en général. Ce qui a fait le succès du Nouveau Front Populaire, c'est une participation de 70 % aux dernières législatives. Quelle que soit l'issue, et vous savez que nous, on pense qu'il faudrait que Macron démissionne. Mais même si c'est une dissolution législative, les gens ne doivent pas désespérer. Notre combat, ça va être de dire aux gens : soyez en colère, mais ne désespérez pas. 

La réunion publique avec Eric Coquerel aura lieu à 18 heures à Aubin ce samedi 11 octobre.