Des sauveteurs mongols sont en Lozère pour se former au secours en milieu périlleux

Depuis deux semaines, le drapeau de la Mongolie flotte sur le mat de l'école du Grimp à Florac (Lozère). Le groupement de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux et montagne accueille effectivement deux militaires mongols pour les former comme chefs d'unité. Un reportage d'Hélène Gosselin.

C'est dans le bois de Gentil, à l'aplomb du ravin des Courtiols que je retrouve un groupe d'une dizaine de pompiers en plein exercice. La vue est magnifique sur la vallée, mais le vent souffle par rafales. Aiguy est l'un des deux Mongols en formation. C'est lui qui mène la manœuvre. L'adjudant-chef Romuald Canonne est le formateur :

L'objectif c'est de déplacer la victime sur cette partie-ci en contrebas au pied des sapins, sur une partie rocheuse de l'autre côté à à peu près une trentaine de mètres avec un réel vide de 20 à 30 mètres. Et pour ce faire, ce qu'il propose, c'est de faire ce qu'on appelle une tyrolienne, plus ou moins horizontale et donc de translater sur des cordes tendues la victime d'un point A à un point B, pour une prise en charge par les pompiers locaux.

De l'autre côté de la crevasse, Teddy est le deuxième stagiaire venant d'Asie

"Dans mon pays, nous n'avons pas les mêmes règles de commandement ni les mêmes techniques de secours. Ici j'apprends de nouvelles méthodes pour gérer les risques de haute montagne. Pour l'instant ce n'est pas facile, mais j'espère que ça le deviendra avec le temps."

Cette formation est la deuxième phase d'une coopération entamée en 2024. Une équipe du Grimp est allée en Mongolie former six militaires au niveau de sauveteurs. Le capitaine Guy Pourchot est le chef du centre national de formation secours en milieu périlleux.

Nous retournons cette année pour former à nouveau des sauveteurs. Sauf que là, on va inclure dans l'équipe d'encadrement nos deux camarades qui se forment en ce moment ici, à Florac, pour qu'ils puissent justement assurer la formation de ces nouveaux sauveteurs. Et nous, nous allons les accompagner pour qu'ils deviennent autonomes sur les techniques françaises. 

Mais quels sont les points communs ou les problématiques communes entre la France et la Mongolie ? 

Dans la steppe, si on regarde quelques secteurs, on se retrouve de temps en temps un petit peu sur le Causse Méjean, ça ressemble à la Lozère. C'est assez surprenant et même perturbant. Donc effectivement ils ont des canyons, de la moyenne montagne, des chemins de randonnée, du nomadisme avec de nombreux bergers. Il y a beaucoup de blessés qui sont très loin de la grosse ville qui est Oulan Bator. Ils ont aussi des problématiques urbaines ou industrielles. Par ailleurs, de nombreux  immeubles sont en construction avec des grues qui font chaque fois presque 100m de haut. Aujourd'hui, ils peuvent intervenir dans de bonnes conditions pour aller chercher aussi ces gens-là en milieu urbain. Le froid aussi peut impacter les gens et les équipements. Il fait quand même jusqu'à -40°C." 

Cette formation n'est que l'un des maillons d'une coopération avec la Mongolie que la France cherche à consolider. Ce vendredi 21 mars, l'ambassadrice de la Mongolie est attendue à Florac pour la remise des diplômes de fin de stage à ses deux compatriotes.