Des collégiens acteurs de la lutte contre le harcèlement

Dans le cadre de la lutte contre le harcèlement scolaire, Gabriel Attal a annoncé récemment des cours d’empathie dans 1000 écoles dès janvier prochain. Pour le ministre de l’Education Nationale, cette mesure d’une à deux heures par semaine vise à « respecter la différence de l’autre, la culture et l’apaisement quand il y a un conflit » et « pacifier les choses ».

"On voit des cas de harcèlement que les adultes ne vont pas forcément remarquer"

Dans le Tarn-et-Garonne, le collège Jean-Jacques Rousseau de Labastide-St-Pierre compte 610 élèves. Ces questions de harcèlement sont traitées à la base avec souvent l’appui des adolescents eux-mêmes. Plusieurs collégiens volontaires ont accepté de devenir référents NAH "Non au Harcèlement". Avec leur badge visible sur leur vêtement, ils détectent en classe ou dans la cour de récré les signaux faibles du harcèlement, notamment quand un ado se retrouve seul dans un coin ou qu'il se cache aux toilettes pour s'isoler. Sarah, en classe de 4e, fait partie de cette brigade :

"On voit des cas de harcèlement que les adultes ne vont pas forcément remarquer. Parfois des élèves viennent vers nous car ils nous ont identifié avec notre badge. On a aussi en tête une grille des signaux faibles que l'on a apprise. Si on aperçoit un élève tout le temps seul, on va aller le voir, lui parler, lui demander s'il a des problèmes pour ensuite le conduire à en parler à un professeur ou à un responsable de la direction."

En cas de conflits ouverts entre élèves, une salle dédiée à la médiation a aussi été mise en place par la direction du collège Jean-Jacques Rousseau. Là encore, des élèves médiateurs se proposent de dialoguer et de tenter de dénouer les problèmes. Kaïza en classe de 4e, fait partie des médiatrices :

"On a eu un cas récemment où on a eu affaire à deux élèves dont le conflit remontait au CM1. Cette embrouille est restée dans leur tête et elle a ressurgi au collège. Le problème que nous avons détecté c'est qu'ils ne communiquaient pas entre eux. En parlant, ils ont pu vider leur sac et faire tomber leurs préjugés."

Ce mardi 18 décembre, Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse est venu assister à une séance Pix "protection sécurité numérique" au collège Jean-Jacques Rousseau de Labastide-Saint-Pierre en présence du Dasen du Tarn-et-Garonne Cyril Lenormand et du conseiller départemental Jérôme Beq. Ce programme Pix vise, entre autres, à former les jeunes ados aux risques liés au cyberharcèlement sur les réseaux sociaux. Mostafa Fourar s'est ensuite entretenu avec les jeunes médiateurs. Impressionné par leurs sens du devoir et leur investissement, le recteur s'est dit prêt à s'inspirer de l'exemple tarn-et-garonnais pour l'étendre au reste de l'académie. 

On rappelle le numéro Vert Non au Harcèlement : le 3020