Corrèze : 7 loups dont 4 louveteaux et des interrogations

« Face aux attaques de loups, la Corrèze est en état d’urgence ! » C’est le message lancé par la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, la Chambre d’Agriculture, le Département, la fédération des chasseurs et l’association des maires de la Corrèze. Tous appellent à un rassemblement ce jeudi 7 août à 19h, devant la mairie de Millevaches. Le Modef mais aussi la fédération de chasse Haut-Viennoise a d’ores et déjà annoncé se joindre à cette action.

7 loups sont identifiés sur le plateau de Millevaches et cette mobilisation intervient moins d’une semaine après l’officialisation de la présence de 4 louveteaux.

Entre "grande inquiétude" et "excellente nouvelle"

Tout est une question de point de vue, alors l’officialisation cette naissance de 4 louveteaux (ils sont désormais âgé de 3 mois) est apprécié différemment qu’on soit secrétaire générale de la FDSEA, comme Marie France Forest : « c’est une source de grande inquiétude » ou qu’on soit naturaliste comme la co-fondatrice de Carduelis, Carmen Munoz Pastor « c’est plus qu’une excellente nouvelle ».

Il y a un an, Carduelis révélait la présence sur le plateau de Millevaches d’un couple de loups aux lignées différentes (germano polonaise pour le mâle et italo alpine pour la femelle), alors cette naissance de 4 louveteaux est d’autant plus saluée :

« Le croisement de ces 2 lignées, ce n’est jamais jamais arrivé en France » explique Vincent Primault, le président de l’association naturaliste

« Si ce couple est si rare, et bien il n’a qu'à être transféré dans un parc (...) nous, ça protégera nos troupeaux » rétorque Marie France Forest.

Elle-même, éleveuse d’ovins et de bovins, sur le plateau de Millevaches à Saint Setiers, Marie-France Forest précise :

« Cette dernière semaine, on a eu des attaques tous les jours (...) dont une en plein bourg vendredi matin, à Peyrelevade ».

« Un mensonge » selon Vincent Primault «  en cas d’attaques quotidiennes, on en entendrait plus parler (…) ensuite, les attaques au milieu des villages, ça c’est quelque chose qui revient tout le temps (…) Il y a beaucoup de fantasmes autour du loup ».

Quelles solutions ?

Que faire ? Le loup est apparu en Limousin en 2017 ; à l’hiver 2021, un premier loup s’est installé sur le plateau, « il s’est fait abattre 1 an et demi plus tard » explique Carmen Munoz Pastor :

« La vision sur le long terme, elle est de comprendre que ce serait beaucoup plus simple d’apprendre à cohabiter pacifiquement, pas avec avec les armes (…) « Ça fait déjà plusieurs années qu'on sait que les loups reviennent, aujourd'hui ils sont installés et donc voilà, on essaie de prôner une cohabitation pacifique ».

« Non le loup n’est pas compatible avec l'élevage » répond Marie-France Forest « j'ai peur qu'un drame humain arrive rapidement si on n’ a pas un arrêt des prédations ». « L'arrêt des prédations  peut être réalisé de 2 manières » explique la sécrétaire générale de la FDSEA de la Corrèze, soit « un prélèvement pour les mettre ailleurs dans un parc, sinon un prélèvement létal ». 

Décidément deux points de vue ; une forte mobilisation ce jeudi soir à Millevaches pourrait, au moins en apparence, faire pencher la balance de l’opinion publique, d’un côté.