Comment lutter contre la sécheresse quand on n'a pas (ou presque) de nappe phréatique ?

Six nouveaux départements vont être placés en vigilance orange pour canicule à partir de ce vendredi 8 août à midi par Météo France. Ce sont donc 11 départements qui sont désormais concernés en France métropolitaine. Parmi eux le Lot, l'Aveyron  le Tarn ou le Tarn-et-Garonne.

Si la Lozère est en jaune, elle n'est pas pour autant épargnée par la sécheresse. Le préfet du département va d'ailleurs publier un arrêté de renforcement des restrictions d'usage* dans la journée de vendredi 8 août. Des économies nécessaires dans un territoire que l'on appelle le pays des sources, mais qui a aussi la particularité de n'avoir presque aucune réserve d'eau. Un profil hydrologique qu'elle partage avec son voisin le Cantal et une grande partie du Massif Central. L'eau s'en échappe donc vers l'aval, un phénomène dû à la nature des sols, très rocheux, et à l'altitude. Marc Chevrier est directeur adjoint de la direction territoriale des territoires de Lozère.

"La Lozère n'est pas un château d'eau contrairement à ce que l'on peut entendre. Il n'y a pas de réserve d'eau majeure. Attention, y a des nappes phréatiques, mais ces nappes phréatiques ne sont vraiment pas le système de ressources en eau en Lozère. Il s'agit plutôt de lacs souterrains difficiles d'accès. Aujourd'hui le système, c'est celui de la goutte d'eau qui va tomber du ciel et qui va ruisseler à travers les différents cours d'eau pour rejoindre les trois grands bassins qu'on a dans le sud de la France : Le nord-est de la Lozère va se verser dans le bassin de la Loire, toute la grande partie de la Lozère à l'ouest va verser dans la Garonne et puis le sud-est qui verser dans le Rhône. Il y a de nombreux acteurs qui vont veiller justement sur cette ressource précieuse pour les usagés de la Lozère, mais aussi pour l'ensemble des usages qui sont à l'aval des cours d'eau, au-delà du département." 

Pour l'alimentation en eau potable, les communes vont puiser dans les cours d'eau, qui sont au nombre de 437 dans le département. On trouve principalement le Tarn, le Lot, la Truyère, le Chassezac, les Gardons et l’Allier. Pour Mende, l'approvisionnement en eau est réalisée par le lac de Charpal. 

Mais dans un département où aucne réserve d'eau naturelle n'est accessible, comment lutter contre la sécheresse ? En retenant l'eau de pluie, explique Marc Chevrier :

"Les politiques en matière de gestion des réserves vont des grands barrages qui sont là pour soutenir les étiages comme le barrage de Charpal, de Puylaurent où de Naussac, aux politiques beaucoup plus petites, comme le récupérateur d'eau sur son balcon pour le ménage. Quelque part c'est aussi des politiques d'économie d'eau ou bien des collectivités qui subventionnent certains équipements pour économiser l'eau. Et puis des actions de préservation des barrages naturels que sont les zones humides. Elles vont vraiment servir d'éponge pour retenir la goutte d'eau qui va pouvoir être relâchée tout doucement au fil du temps. Enfin, en complément, des politiques d'aménagement. Les grands aménagements peuvent être consommateurs d'eau et il faut s'interroger sur l'impact qu'ils pourraient avoir sur la ressource en eau qui est fragile en Lozère."

🔵*Pour savoir précisément quelles sont les restrictions qui concernent votre zone, vous pouvez entrer votre adresse sur le site vigieau.gouv.fr.