Publié : 18 avril 2025 à 11h31 par Fabien Taccard-Blanchin

Aire de grand passage : une réquisition pour rester dans la légalité

C’est un terrain privé de Saint-Étienne-de-Tulmont qui doit être réquisitionné pour permettre l’accueil des gens du voyage pour la période estivale. Décision sur réquisition du Préfet de Tarn-et-Garonne, comme en 2024, qui souligne la nécessité de rester dans les clous de la loi pour éviter tout débordement, comme en 2023.

Morgan Tellier, pdt de la Com-Comm Quercy vert-Aveyron et Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne
Crédit : FTB - TOTEM

 

Une réquisition ne fait jamais plaisir, et « c’est n’est pas une bonne chose » affirme même Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne. « Mais je n’ai pas le choix » continue-t-il. Comme en 2024, le représentant de l’État au niveau départemental a dû trancher, et choisir un terrain pour accueillir les gens du voyage de passage durant la période estivale.

Ce sera un terrain privé d’un agriculteur à Saint-Étienne-de-Tulmont, dans la communauté de commune de Quercy Vert-Aveyron.

 

TERRAIN PRIVÉ D’UN AGRICULTEUR CHOISI

Une aire de grand passage est une obligation légale, et le Tarn-et-Garonne n’a plus de schémas depuis 2019. Et face à l’absence de proposition des EPCI (Établissement public de coopération intercommunale, les communautés de communes globalement), le préfet a trouvé un successeur à Montbartier, réquisitionné l’année dernière.

Si cette année pré-électorale n’est pas favorable à ce qu’une voix émerge, l’année prochaine risque de l’être encore moins. Vincent Roberti rappelle pourtant que ces aires provisoires ont un coût, renouvelé chaque fois qu’une réquisition se profile. En 2024 à Montbartier, cela a coûté environ 120.000 euros, financé à 80% par l’État (terrassement, installation de l’eau, de l’électricité). Si le reste est partagé entre les 10 communautés de commune ou d’agglomération du département, cela reste un coût supplémentaire par rapport à une aire pérenne. Et l’objectif est surtout d’éviter ce qu’il s’est passé en 2023 à Castelsarrasin.


120.000€ EN 2024

Face à ce tableau, le préfet a tout de même souhaité faire passer un message. D’abord rappeler qu’une aire de passage, a pour vocation à être temporaire : du 1er juin au 30 septembre.

« Je serai très ferme pour le respect des règles des occupants, et des riverains » précise-t-il. Et qu’il s’agit bien d’un passage, malgré la capacité d’environ 150 caravanes : en 2024, il y a eu seulement 7 semaines d’occupation du terrain à Montbartier. Enfin il rappelle qu’une redevance est demandée à chaque caravane arrivant, et que l’eau ainsi que l’électricité sont facturés.

 

« PAS UNE BONNE NOUVELLE »

Le terrain choisi à Saint-Étienne-de-Tulmont l’a été pour sa proximité avec l’autoroute A20, et sa taille : 4 hectares. Il s’agit du terrain privé d’un agriculteur, destiné à cultiver de la luzerne. Ce ne sera donc pas possible cette année, il faudra alors indemniser le propriétaire notamment pour l’absence de récolte, et aussi pour les pertes à venir vis-à-vis des modifications du terrain (terrassement).

La réaction du président de la communauté de commune de Quercy Vert-Aveyron, Morgan Tellier :

« Je l'ai accueilli avec le respect que je dois à l'État de droit et et au principe du schéma départemental qui a été adopté sur le département et par l'ensemble des EPCI. On se doit de respecter la réquisition faite par Monsieur le préfet. Évidemment je ne vous cache pas que l’EPCI se serait largement passé de réaliser cette opération sur cette période, mais nous devons l'assumer.

Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’EPCI, ça ne l'est pas non plus pour la commune de Saint-Étienne-de-Tulmont, mais je crois que n'importe quel maire ou n'importe quel président qui serait confrontés, diraient que ce n'est pas une bonne nouvelle. »