Publié : 15 mai 2025 à 15h28 par Tiphaine Coulon

A69 : premier succès au Parlement pour les défenseurs de la reprise du chantier

Un texte pour obtenir la reprise du chantier a été adopté par le Sénat.

Le chantier de l'autoroute A69 à Castres (81)
Le chantier de l'autoroute A69 à Castres (81)
Crédit : Simon DEPUYDT - TOTEM

Les élus pro-A69 engagent le bras de fer au Parlement : ce jeudi 15 mai, le Sénat a largement adopté un texte atypique pour tenter d'obtenir par la loi la reprise du chantier de l'autoroute Toulouse-Castres, en dépit de sérieuses interrogations juridiques et de l'opposition résolue des écologistes.

Les parlementaires parviendront-ils à court-circuiter la suite de la procédure judiciaire entourant le projet ? Les deux sénateurs du Tarn, Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot, ont en tout cas obtenu une première victoire en faisant adopter confortablement en première lecture une loi dite de "validation". "Nous faisons notre travail de parlementaire en proposant une porte de sortie pour faire en sorte d'arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie", a lancé le sénateur tarnais pour justifier cette initiative.

Le Sénat, dominé par une alliance droite-centristes, l'a soutenu à 252 voix contre 33, les oppositions émanant des rangs écologistes et de certains communistes. L'Assemblée nationale prendra le relais dès le 2 juin à l'initiative des députés du Tarn, avec de bonnes chances d'adoption définitive. La démarche entend permettre aux parlementaires de "reprendre la main", après l'annulation par le tribunal administratif de Toulouse de l'autorisation de construire cette portion d'autoroute de 53 km, entraînant la suspension du chantier entamé en 2023. Concrètement, il s'agit de faire "valider" par la loi deux arrêtés relatifs à l'autorisation environnementale du projet, au motif qu'il répond à une raison impérative d'intérêt public majeur, nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l'environnement par un tel chantier.

Si plusieurs ministres ont salué ces derniers jours l'initiative, le gouvernement n'a pas pris position officiellement devant le Sénat, préférant un "avis de sagesse" pour "n'interférer ni dans la procédure juridictionnelle en cours, ni dans le travail parlementaire", a expliqué le ministre des Transports Philippe Tabarot. Mais "la position du gouvernement n'est plus à prouver sur la nécessité de cette autoroute", a-t-il pris soin de rappeler.

Les opposants au texte resteront aussi probablement minoritaires à l'Assemblée nationale, mais leurs troupes y sont tout de même en nombre suffisant pour saisir le Conseil constitutionnel en vue d'obtenir la censure du texte.

(Avec AFP)