12 juin 2023 à 5h00 par Tiphaine Coulon

Une convention pour combattre les violences contre les soignants

Elle a été signée ce vendredi 9 juin dans les salons de la préfecture de Rodez.

Les signataires de la convention de coordination santé-sécurité-justice
Les signataires de la convention de coordination santé-sécurité-justice
Crédit : Tiphaine Coulon / TOTEM

Une infirmière poignardée à mort par un patient. Ça s’est passé le 22 mai dernier, à l’hôpital de Reims. Le drame a choqué le monde médical et bien au-delà. Un rapport sur les violences contre les soignants vient d’être remis au Gouvernement et un plan d’action est attendu début juillet. En Aveyron, une convention a été signée ce vendredi 9 juin pour faciliter le dépôt de plainte et leur traitement. 

Ne rien laisser passer

L’Aveyron est encore relativement épargné par les violences, mais les soignants évoquent une atmosphère qui se dégrade. Des insultes lors d’intervention à domicile, du patient lui-même ou de sa famille, qui n’apprécie pas la prise en charge.

Des violences verbales au téléphone, des chaises jetées au sol dans les cabinets et même, en fin d’année dernière, des menaces de mort contre une praticienne d’une maison de santé à Rodez. Avec la police qui obligée de faire des rondes en fin de journée. 

Au niveau national, selon le Préfet de l'Aveyron, les violences se répartissent à égalité entre violences verbales et violences physiques.

Sauf que comme l’explique le Procureur de la République, les soignants ne portent pas toujours plainte, voyant le patient avant l’agresseur et évoquant des douleurs ou des traitements qui ne fonctionnent pas pour expliquer les violences. 

Avec cette convention, les soignants sauront exactement la marche à suivre pour porter plainte et la personne à contacter, à la police, la gendarmerie ou au tribunal. 

Les signataires espèrent ainsi avoir une vision plus claire de l’ampleur du phénomène, mais aussi envoyer le message qu’ils ne laisseront rien passer. 

Les ordres des médecins, des dentistes, des infirmiers, des sages-femmes, des pharmaciens et des kinésithérapeutes font partie des signataires. 

Dans le même temps, la convention instaure un protocole clair pour les soignants qui veulent signaler des victimes de violences conjugales.