Publié : 27 mai 2025 à 6h25 par Stéphane Jacquemin avec Fanny Paul

Un troisième loup en Corrèze ?

La question se pose au vu des récentes attaques et l'hypothèse est sur la table préfectorale.

TOTEM

Cela reste à confirmer, mais il fait peu de doutes que les 32 brebis retrouvées mortes dans la nuit de jeudi à vendredi à Meymac ont été tuées par le loup. « Face à des exploitations menacées » et « une filière en danger », le Préfet, Vincent Berton a rappelé hier son soutien aux éleveurs.

Cercle 1

La présence de louvetiers va être renforcée : le tir de défense qui concerne une trentaine d’éleveurs ovins aujourd’hui devrait dès la parution d’un arrêté ministériel fin juin, être généralisé à des élevages bovins. Enfin d’ici la fin de la semaine, plusieurs communes du plateau de Millevaches vont basculer en cercle 1, de quoi offrir une plus grande aide de l’État dans le financement des moyens de protection. Deux loups sont officiellement identifiés aujourd’hui en Corrèze, reste que cette attaque, et le Préfet Vincent Berton le reconnaît, laisse  planer l’hypothèse de l’arrivée d’un nouveau canidé dans le département.

La dernière attaque en tout cas démontre un mode opératoire qu'on avait pas connu jusque-là : 30 bêtes ont été attaquées et parfois attaquées avec un prélèvement de très peu de viande. Donc ça interroge effectivement sur ce loup : est-ce que c'est un jeune loup qui, en quelque sorte, s'entraîne à la chasse, ou est-ce que c'est une attaque coordonnée ? On va rester très prudent. Aujourd'hui, on ne peut rien affirmer de manière certaine, mais c'est vrai que ça interroge. Cette attaque interroge, au-delà de son caractère totalement dévastateur pour l'éleveur, sur la bête qui est à l'origine de ça.

 

Pas un droit à tuer

Depuis le début de l’année, le loup aurait fait 59 victimes en Corrèze dans 9 attaques. Et puis il y a les tirs de défense, aujourd’hui une trentaine d’élevage ovins y ont accès. En attente d’un arrêté ministériel, ce sera bientôt au tour d’éleveurs bovins. Mais attention rappelle Vincent Berton, le tir de défense accordé n’est pas un droit de tuer le loup.

Non, l'idée n'est pas de tuer le loup. Le loup n'est pas une espèce chassable, c'est une espèce qui est protégée sur le plan international et il faut le rappeler. Donc ce que j'ai dit aux éleveurs, c'est qu'il faut être discipliné et méthodique. On a le droit de protéger son troupeau et donc d'être amené à tirer sur un loup qui attaque le troupeau. C'est bien ce que nous mettons en œuvre à travers ces arrêtés de tir de défense. Mais bien évidemment, le loup n'est pas, pour l'instant en France, une espèce chassable. Je crois pas à une vendetta parce que je pense que les éleveurs corréziens que j'ai rencontré à deux reprises dans la semaine sont effectivement tendus, émus et parfois en colère, mais en même temps, je crois qu'ils souhaitent s'inscrire dans le cadre du droit.